Dimanche 29 mai, vingt-deux personnes ont trouvé la mort au Népal dans un nouvel accident d’avion. C’est le vingtième crash en dix ans, le soixante-troisième depuis Tintin au Tibet (1960). Une malédiction ?
Les circonstances du drame
Le vol devait durer vingt minutes. Le bimoteur avait décollé au petit matin de la ville de Pokhara, la deuxième ville du Népal, située à 200 kilomètres à l’ouest de Katmandou, la capitale. Il n’a jamais pu rejoindre sa destination finale, Jomson, dans le massif de l’Annapurna, à seulement 70 km. L’épave de l’appareil a été retrouvée le lendemain, à flanc de montagne, à 4 420 m d’altitude. Pareil drame n’est pas inédit au Népal. Qu’est-ce qui explique cette sinistre situation ?
Le toit du monde
Vingt-neuf millions d’habitants vivent dans ce petit pays de 800 km de long pour 300 km de large, enclavé entre l’Inde et la Chine. Abritant huit des dix plus hauts sommets du monde, c’est la porte d’entrée de toutes les expéditions dans l’Himalaya. Le trafic aérien local répond d’abord à un besoin. Et ce besoin, c’est le tourisme, avec plus d’un million d’étrangers par an, de la route de Katmandou à l’ascension de l’Éverest. Mais la géographie est hostile : c’est la première cause de risque pour les avions. L’exemple le plus symbolique est l’aéroport de la petite ville de Lukla, réputé le plus dangereux du monde et perché à plus de 2 800 m d’altitude. Une piste très courte (460 m), inclinée à 12 %, et coincée entre une paroi rocheuse et un gouffre de 700 m : en cas de raté, soit l’avion plonge, soit il percute la falaise.
Pour se faufiler entre les montagnes et assurer la desserte de tels lieux, les petits avions à moteur sont les plus adaptés. Avec deux inconvénients majeurs toutefois. Primo : les exigences sont moins strictes pour la formation des pilotes et la vérification mécanique des aéronefs. Ainsi, toutes les compagnies aériennes népalaises sont interdites de vol dans l’espace aérien européen, car elles ne sont pas réputées suffisamment sûres selon les standards internationaux. Secundo : les avions, moins puissants et moins équipés, sont aussi plus vulnérables aux aléas météorologiques, fréquents dans ces régions très montagneuses. C’est probablement ce facteur qui est à l’origine du crash du Twin Otter de la compagnie Tara Air, filiale de Yeti Airlines.
À l’échelle mondiale, l’avion reste le moyen de transport le plus sûr du monde. Sauf au Népal.
Le savais-tu ?
Le drapeau népalais est le seul drapeau national qui ne soit pas rectangulaire.
Les deux bannières superposées en forme de triangles représentent les hautes montagnes de l’Himalaya, ainsi que les deux religions principales, hindouisme
et bouddhisme.
NB : il y a également deux drapeaux carrés : la Suisse et le Vatican !
Emmanuel
Actuailes n°148 - 8 juin 2022
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