En Afrique, même si l’accès à l’eau potable et aux installations sanitaires s’est amélioré, une personne sur quatre ne dispose toujours pas d’un accès suffisant à l’eau.
Selon l’ONU, la population africaine a presque doublé en vingt-cinq ans, mais l’accès aux installations sanitaires (et donc à l’eau) n’a pas assez progressé, laissant des millions de personnes en souffrance.
Environ un quart des personnes qui ne peuvent bénéficier de conditions sanitaires satisfaisantes vivent en Afrique subsaharienne et sont vulnérables aux maladies liées à la consommation d’eau, telles que le choléra, la dysenterie, la diarrhée et la typhoïde.
Toujours selon l’ONU, cent quinze personnes en Afrique meurent chaque heure de maladies liées à une mauvaise hygiène, à un mauvais assainissement et à une eau contaminée ! Les maladies causées par l’eau insalubre et une mauvaise hygiène tuent davantage d’enfants de moins de cinq ans que le paludisme, le sida et la rougeole réunis.
Les difficultés d’accès à l’eau potable engendrent également la pauvreté et la malnutrition.En Afrique subsaharienne, on estime que plus d’un quart de la population a un trajet de plus d’une demi-heure pour aller chercher de l’eau : cette corvée est très souvent dévolue aux femmes. Cette charge nuit d’ailleurs fortement au taux de scolarisation des filles en Afrique.
Lors d’un discours prononcé en mars 2022, le président sénégalais précisait que « les femmes et les filles passent plus de 200 millions d’heures par jour à chercher de l’eau ». Rappelons à cet effet que près de 300 millions d’habitants d’Afrique subsaharienne vivent dans des zones où les précipitations sont faibles ou inexistantes.
Si les deux tiers de l’Afrique subsaharienne dépendent principalement de l’eau des rivières, des lacs ou des zones humides (souvent très polluées), de nouvelles options pourraient être étudiées. En effet, le potentiel des eaux souterraines est encore peu exploité, d’autant que celles-ci sont davantage protégées de la pollution.
Contrairement à l’idée courante que l’Afrique est un continent aride et désertique qui dispose de ressources limitées en eau, une nouvelle étude du British Geological Survey(BGS) révèle une réalité toute différente. En effet, selon cette étude, les réserves d’eau souterraine de la plupart des pays africains leur permettraient de survivre à au moins cinq années de sécheresse (et même jusqu’à cinquante années pour certains pays). L’étude révèle également que chaque pays d’Afrique subsaharienne pourrait satisfaire à une consommation de 130 litres d’eau potable par jour et par habitant en puisant dans les nappes phréatiques.
Si ces données sont confirmées, elles pourraient changer le cours des choses et améliorer la situation difficile que connaît actuellement le continent africain !
Guillaume de B
Actuailes n°148 - 8 juin 2022
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