Préparées de longue date, les funérailles royales suivent un protocole précis empreint de traditions britanniques.
La reine Elizabeth II est décédée dans son château de Balmoral le 8 septembre ; sa dépouille a traversé l’Écosse pour se rendre à Édimbourg. Arrivée le 11 septembre, elle est restée sous la garde de militaires en tenue écossaise.
Sept jours d’hommages
Dès le lendemain, son cercueil a été revêtu du drapeau écossais et surmonté de la couronne écossaise. Elle a reçu un premier salut de la famille royale, qui l’a ensuite accompagnée dans la cathédrale Saint-Gilles. Pendant vingt-quatre heures, la foule a pu lui témoigner son attachement en ce lieu.
Le 13 septembre la dépouille de la reine a rejoint le palais de Buckingham. Le 14, tandis que Big Ben sonnait, le roi et ses proches ont accompagné Elizabeth II au palais de Westminster. Elle y est restée jusqu’au lundi, exposée sur un catafalque (estrade décorée sur laquelle on place le cercueil), sous la garde des soldats de la Maison royale. Des centaines de milliers de personnes, patientant parfois la nuit entière, ont alors défilé pour s’incliner devant leur reine défunte.
Les cérémonies religieuses
Enfin, le 19 septembre, délicatement déposée par huit militaires sur un affût de canon, ce sont ensuite 142 marins de la Royal Navy qui l’ont conduite dans l’abbaye de Westminster. Son cortège était mené par plusieurs régiments, tandis que la famille royale suivait à quelques pas. Une messe en rite anglican s’est ensuite tenue devant plus de 2 000 invités du Commonwealth et du monde entier.
Escorté par une unité canadienne, son cortège est ensuite passé sous l’arche de Wellington où il a reçu des honneurs militaires avant de rejoindre le château de Windsor. Une nouvelle procession, devant la foule amassée, a enfin parcouru les cinq derniers kilomètres jusqu’à la chapelle du château. Là, les insignes royaux, le sceptre, l’orbe et la couronne ont été retirés, et un dernier service funèbre a été chanté devant 800 invités.
Dans la soirée, son cercueil a été descendu dans le caveau auprès de son mari, le prince Philip. Une page s’est ainsi définitivement tournée.
La monarchie britannique, un exemple ?
La reine Elizabeth II est morte, vive le roi Charles III ! Comment fonctionne la monarchie britannique ?
Quel est le rôle du monarque ?
Le roi est le chef suprême de l’Église d’Angleterre
et le chef d’État des royaumes du Commonwealth. Le gouvernement exerce le pouvoir exécutif (travail quotidien de mise en œuvre des lois) au nom du souverain, tandis que le pouvoir législatif (vote des lois) est tenu à la fois par le gouvernement et par les deux chambres du Parlement : la Chambre des Communes élue et la Chambre des Lords (dont la plupart sont nommés à vie). En réalité, la reine est tenue à une parfaite discrétion sur ses opinions politiques. Elle est tenue au courant des affaires du pays par le Premier ministre qui les lui pré- sente chaque semaine par l’intermédiaire d’une « boîte rouge ». Néanmoins, jamais la reine ne se prononce sur ces thèmes. À peine l’a-t-on entendue encourager ses sujets à réfléchir posément avant de voter lors du référendum sur l’autonomie de l’Écosse…
Bien sûr, Elizabeth II n’a pas pu empêcher la délique cence de la société britannique, on ne peut plus libérale, et la fragmentation de la nation en communautés qui s’opposent parfois violemment (même à Londres). On pourrait se demander à quel prix Elizabeth a réussi à maintenir la monarchie à travers le tumultueux XXe siècle. Pourtant, la monarchie britannique semble hautement appréciée par les Français : les médias suivent tout événement avec force précision et les Français aiment la famille royale.
Alexis Mennesson
Actuailes n°150 - 28 septembre 2022
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