Le 14 octobre 1806 Les victoires d’Iéna et d’Auerstaedt

Mon cher Nicolas,

Sais-tu que le 14 octobre 1806 les troupes de Napoléon ont remporté deux victoires sur les armées prussiennes, qui étaient les plus puissantes d’Europe, les mettant complètement en déroute.

Après la victoire de Napoléon sur les Austro-Russes à Austerlitz le 2 décembre 1805, la Prusse est voisine de pays soumis à Napoléon. Mais elle ne peut l’accepter. Le roi de Prusse déclare alors, au mois d’août 1806, la mobilisation générale.

Que fait Napoléon ? Il lance ses troupes groupées sur le Rhin à la conquête de la Prusse début octobre. Le 10, un combat entre l’avant-garde française et les troupes prussiennes tourne au désavantage de ces dernières ; elles doivent alors se replier. Pour mieux les bloquer, Napoléon envoie le maréchal Davout vers ce qu’il pense être l’avant-garde prussienne. Il s’agit en fait du gros de l'armée, que Davout rejoint dans la région d’Auerstaedt, tandis que Napoléon affronte l’arrière-garde à Iéna.

Le 14 octobre 1806, en deux lieux éloignés d'une trentaine de kilomètres, les troupes françaises dirigées par Napoléon et Davout battent l’armée prussienne. À Iéna, 40 000 Français en possession de 180 canons font face à 60 000 Prussiens et leurs 215 canons. À Auerstaedt, 66 000 Prussiens en possession de 230 canons sont vaincus par les 26 000 Français du maréchal Davout et leurs 44 canons. Alors que la supériorité numérique des Prussiens semble leur donner l’avantage, la rapidité de mouvement des troupes françaises surprend leurs ennemis, qui sont désemparés.

À la fin de la journée, aussi bien à Iéna qu’à Auerstaedt, les troupes prussiennes vaincues battent en retraite, laissant derrière elles 38 000 hommes morts, blessés ou prisonniers, et abandonnant à l’ennemi 227 canons et 40 drapeaux. En face, les Français, qui n’ont perdu qu’un peu moins de 7 000 hommes, continuent leur avancée à travers la Prusse, et font leur entrée à Berlin le 27 octobre.

Moins d’un mois après l’entrée en campagne ! Un armistice est signé le 30 novembre, en attendant la paix de Tilsitt, entre la France et la Russie (alliée de la Prusse) qui règle le sort de cet État le 9 juillet 1807. La Prusse, entrée en guerre pour s'opposer à la présence d’États satellites de la France à sa frontière, se voit amputée d’une partie de son territoire et doit céder un certain nombre de places fortes aux Français : elle est maintenant, elle aussi, un État soumis à la France.

Voilà, mon cher Nicolas, le récit d’une journée glorieuse pour les armées françaises. Cette journée marqua également profondément l’histoire de la Prusse, et de la future Allemagne. Que ces quelques lignes te donnent des idées de rêves et de jeux.

Je t’embrasse.

Tante Cecile

Actuailes n°151 - 12 octobre 2022