The Duke

À partir de 13 ans

La National Gallery de Londres a connu un unique vol depuis son ouverture en 1824 : le portrait du Duc de Wellington par l’illustre Goya. Le britannique Roger Michell a tiré de ce fait divers une comédie à l’anglaise délicieuse.

Résumé

Kempton est un chauffeur de taxi sexagénaire, bavard et grand pourfendeur desinjusticessociales. Ses penchants anarchistes l’amènent à tricher parfois et sa très respectueuse et respectable épouse Dorothy, domestique auprès d’un Lord de la Chambre des Communes, frémit à l’idée de voir les huissiers ou, pire, les policiers débarquer dans leur modeste demeure. Leurs deux grands garçons lui causent du reste de grandes inquiétudes : des petits boulots et une vie dissolue que semble encouragerleur propre père ! Une grande tendresse unit toutefois ce vieux couple et Kempton cherche toujours à ne pas impliquer Dorothy dans ses combats, quitte à commencer à lui mentir lorsqu’il va volerle portrait du Duke et demander une rançon à sa façon !

À propos du film

Sur fond de critique sociale, Roger Michell nous livre ici un film plein d’humour et de légèreté. Les combats quotidiens de Kempton sont nombreux et toujours justes, mais il les perd tous ! Dorothy incarne de son côté l’employée dévouée. Elle accepte avec abnégation lesinégalités et travaille sans compter auprès d’une famille qui lui en est reconnaissante. Tel Don Quichotte, Kempton se bat contre le vent à un moment où l’Angleterre change de visage et qu’un souffle de révolte sociale soulève la jeunesse. Le spectateur va prendre fait et cause malgré tout pour ce personnage tant il est fantaisiste et en même temps d’une grande dignité. Les scènes de son procès sont désopilantes de dérision, cet humour typique que l’on prête volontiers aux Britanniques. Le jeu d’acteur de son très aristocratique avocat (Matthew Goode) y est certainement pour beaucoup. Il faut d’ailleurs voir ce film en VO pour goûter les dictions différentes de chacun, véritables marqueurs sociaux.

La force du film est aussi dans son dénouement qui, grâce à un montage astucieux, nous révèle le sacrifice que Kempton a fait sans hésiter.

Catherine Bertrand

Actuailes n°151 - 12 octobre 2022