Jeux asiatiques d’hiver de 2029 en Arabie saoudite

Actuailes évoquait le trouble créé par les conditions de préparation de la prochaine coupe du monde au Qatar. Cette semaine, jetons un œil sur le cas de l’Arabie.

Malgré la dénonciation des chantiers titanesques réalisés au Qatar par des ouvriers mal payés, venus de pays très pauvres, le conseil olympique d’Asie vient de décider à l’unanimité de confier l’organisation des Jeux asiatiques d’hiver de 2029 à l’Arabie saoudite.

Ce pays est un grand désert très inhospitalier, où la température ne descend jamais au-dessous de zéro degré. L’Arabie saoudite veut construire une ville et des installations sportives en plein désert sur une surface équivalente à celle de la Belgique.

Le projet NEOM dont le montant pourrait atteindre plusieurs centaines de milliards de dollars est pharaonique et inquiète tous les spécialistes de la nature et de l’écologie. Comment construire autant de bâtiments, routes, hôtels en plein désert ? Un immense lac artificiel est prévu. Plus encore, comment installer des pistes de ski, des patinoires qui nécessiteront d’être réfrigérées, climatisées ?

Une compétition malsaine

Les pays tels que le Qatar ou l’Arabie saoudite disposent de capacités financières extraordinaires. Sousle désert, des quantités énormes de pétrole sommeillent encore et garantissent à ces États des moyens pour encore quelques années. Nul ne peut cependant dire aujourd’hui combien de temps cette exploitation va durer. Les nappes de pétrole vont-elles se tarir ? La consommation mondiale de pétrole va-t-elle baisser au profit d’énergies différentes telles que l’électricité ou le vent ? Face à cette incertitude, les « pétromonarchies », c’est-à-dire les pays dont le principal revenu provient du pétrole, développent des complexes touristiques de grand luxe pour plaire à des gens fortunés et générer d’autres revenus financiers. Les événements sportifs sont une façon de se faire connaître et d’attirer de grandes foules dans les hôtels et les stades.

Tout ceci se fait malheureusement au mépris de la nature et, comme ce fut le cas au Qatar, bien souvent au détriment des plus pauvres.

Melicène Syphore

Actuailes n°151 - 12 octobre 2022