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Indonésie : le match tourne au drame

12-10-2022 à 06:53:00

125 personnes sont mortes dans un mouvement de foule provoqué par des supporters ayant envahi le terrain après un match de football. L’une des pires tragédies de l’histoire du sport.

Les faits se sont déroulés samedi 1er octobre à Malang, ville moyenne située dans la partie orientale de l’île de Java. Le club de la ville, l’Arema FC, affrontait son rival historique dans un derby qui rassemblait 42 000 spectateurs au stade Kanjuruhan. Hélas, les supporters n’ont pas supporté la défaite de leur équipe à domicile. Trois mille d’entre eux ont envahi le terrain à la fin du match, provoquant une bousculade incontrôlable. Le dernier bilan est lourd : 125 morts, plus de 300 blessés. La méthode employée pour le maintien de l’ordre par les forces de sécurité est vivement critiquée.

Les images de vidéosurveillance attestent d’un usage massif de gaz lacrymogènes pour disperser la foule après la mort de deux policiers. Ces gaz irritants et suffocants ont accentué la détresse des personnes cherchant à fuir. La FIFA, l’instance qui régit le football international, interdit pourtantson utilisation danslesstades. Face à la polémique, les autorités indonésiennes ont ordonné une enquête, suspendu tous les matches de la semaine et interdit à l’Arema FC de faire jouer des matchs dans leur stade pour le reste de la saison.

« Ô mort, où est ta victoire ? »

Ce drame a eu un retentissement particulier en Europe, pas seulement parce que le football y est le sport le plus populaire, mais aussi parce qu’il nous rappelle des catastrophes anciennes qui avaient endeuillé le vieux continent. À Bruxelles, en mai 1985, à l’occasion d’une finale de Ligue des champions entre Liverpool et la Juventus de Turin (drame du Heysel, 39 morts) ; ou à Sheffield en avril 1989 (drame d’Hillsborough, 96 morts), au début d’une demi-finale de coupe d’Angleterre. Elles avaient eu notamment pour conséquence de décider la suppression des grillages dans les tribunes, pour permettre au flux de s’écouler versle terrain en cas de mouvement de panique. En Espagne, une minute de silence a été observée ce dimanche dans les stades, avant les matchs du championnat. À Rome, le pape François a prié pourles victimes au cours de son Angélus dominical.

C’est la deuxième plus grande tragédie de l’histoire du football, après celle du stade national de Lima au Pérou, en mai 1964 (328 morts après un match qui dégénéra en émeute).

Emmanuel

Actuailes n°151 - 12 octobre 2022

 


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