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Tara, le bateau du bout du monde

Tara, le bateau du bout du monde

15-11-2022 à 14:21:00

Le 15 octobre, le voilier Tara est revenu sur les côtes françaises après une navigation de près de deux ans dans l’Atlantique et le Pacifique. L’équipe scientifique a enquêté pendant cette période sur ce qu’on appelle le microbiome1 .

Intéressons-nous d’abord à Tara

Ce bateau est unique en son genre. C’est un voilier à deux mâts, dont la coque est construite en aluminium épais, et avec une forme spéciale qui lui permet de résister à des pressions hors du commun. L’objectif? Pouvoir rester bloqué dans les glaces des régions arctiques ou antarctiques pendant des saisons entières, afin d’étudier des phénomènes climatiques au plus près. Par exemple, lors de la mission Tara Arctic, le bateau estresté bloqué dans les glaces de septembre 2006 à janvier 2008, parcourant tout de même 1 800 km pendant cette période au gré de la dérive des glaces du pôle Nord !

Les missions de Tara

Cette année, ce sont les mers du sud du globe qui ont fait l’objet de l’attention des scientifiques à bord de Tara. Ils’agissait d’aller étudier tous les micro-organismes qui habitent les océans du globe, regroupés sous le nom de « microbiome », qu’on désigne aussi sous celui de plancton. Chaque litre d’eau de mer contient entre 10 et 100 milliards de micro-organismes. Les plus gros font environ un centimètre, mais leur taille peut aller au-dessous de celle de l’épaisseur d’un cheveu ou de la taille d’une bactérie, les rendant invisibles à l’œil nu.

On sait que certains de ces organismes – le phytoplancton – participent à l’absorption du dioxyde de carbone et le transforment en oxygène par photosynthèse, et que d’autres, qui sont de minuscules organismes animaux, se nourrissent de ces organismes végétaux et forment la nourriture de base de nombreux animaux sous-marins. Mais on connaît peu l’impact de la pollution, par exemple par le plastique, sur ces organismes ; la façon dont ils se reproduisent plus ou moins bien en présence d’eau douce à l’embouchure des rivières ; ou encore l’effet des courants chauds et froids sur leur multiplication ou leur disparition. Grâce aux nombreuses étapes de Tara en Amérique du Sud, en Antarctique et en Afrique, ces phénomènes seront mieux compris et notre connaissance des océans, si centrale dans notre capacité à saisir le fonctionnement de notre planète,sera bien améliorée. Ce qui amènera très sûrement à d’autres missions au large pour Tara.

1. Le microbiome, ce sont des espèces microscopiques qui peuplent les océans et qui jouent un rôle si important, bien que très peu connu.

Malo du Bretoux

Actuailes n°152 - 16 novembre 2022

 


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