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Le monde arabe : COP 27 et Coupe 2022

Le monde arabe : COP 27 et Coupe 2022

15-11-2022 à 21:05:37

Le 19 novembre se terminera la 27e édition de la « Conférence des Parties » (COP en anglais) qui se tient en Égypte. Dès le lendemain, la Coupe du monde de football 2022 sera lancée au Qatar. Comment expliquer ce paradoxe ?

Ces gens qui pleurent et ces gens qui rient

L’Égypte organise en ce moment à Sharm El Sheikh la COP27, qui attire des dirigeants du monde entier pour apporter des réponses à des questions sur le climat. Devant les crises écologique (changement climatique) et énergétique (prix du gaz, par exemple), des hommes politiques, scientifiques ou activistes tentent de sonner l’alarme : «Il faut stopper la dégradation de la planète bleue ! » Mais,si l’objectif est de mobiliser l’humanité pours’adapter aux conditions climatiques futures, cette conférence mondiale sert aussi d’appât pour Le Caire, qui a besoin d’alliés. En tout cas, le lendemain de la fin de la COP27, Doha donnera le coup d’envoi de la Coupe du monde de football, en exposant le résultat de ses travaux : de nouveaux stades et villages climatisés, en plein désert, au prix de milliers de morts et extrêmement énergivores. Pour un sport – qui était au départ un jeu –, cette riche pétromonarchie a décidé de ne pas tenir compte des graves problèmes humains et écologiques qu’elle causait. Donc précisément à l’encontre des questions climatiques.

Les pays arabes parlent-ils la même langue ?

Oui et non. Ils savent parler la même langue, mais visiblement ne veulent pas s’écouter ni écouter les autres pays. Car les pays arabes, qui souvent se déchirent sur des questions religieuses, ne sont ni unis ni alignés(c’est-à-dire qu’ils ne suivent pas une grande puissance comme les États-Unis ou la Russie). Les uns, comme l’Égypte, cherchent avant tout à se stabiliser pour éviter un renversement de pouvoir par une population malheureuse (cela a été le cas en 2011). Ils s’attirent donc des soutiens extérieurs, en organisant des événements internationaux sur des questions qui rassemblent, comme le climat. Les autres, tel le Qatar, sans bouder les enceintes internationales, veulent entretenir une image, voire occidentaliser certaines de leurs facettes par des sujets qui rassemblent, comme le foot.

En fait, quelle que soit la raison qui attire les projecteurs, le motif économique n’est jamais loin. En organisant la COP, Le Caire exhorte les pays riches (et pollueurs) à aider les moins riches pour financer les projets, notamment dans le domaine des énergies renouvelables. Et parfois, lesfonds ainsi confiés ne vont pas toujours dans les bonnes poches. Et combien espère récolter Doha qui ne paie cher nisa main-d’œuvre – surtout indo-pakistanaise – ni son carburant (qui est sous ses pieds)? Certainement pasla Coupe du monde, en tout cas.

Melicène Syphore

Actuailes n°152 - 16 novembre 2022

 


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