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Crime organisé : des réseaux toujours plus puissants

Crime organisé : des réseaux toujours plus puissants

29-11-2022 à 18:36:00

Le mois de novembre a été chargé pour les États et organisations de l’UE qui tentent de résister à l’essor des groupes criminels toujours plus puissants, diversifiés et audacieux.

Le 22 novembre dernier, Europol, l’agence européenne de police criminelle, a effectué une opération simultanée de 94 raids en Lituanie, Lettonie, Pologne, République tchèque, France, Allemagne et Slovaquie, permettant d’arrêter 44 chefs d’un des « principaux groupes criminels d’Europe ».

Les opérations menées

Cette action faitsuite à une autre intervention d’ampleur début novembre, qui avait permis l’arrestation de 382 trafiquants de drogue, de migrants et d’armes dans les Balkans. L’opération avait également mobilisé Frontex (agence responsable de la protection des frontières et des côtes) et les polices nationales de 28 pays, qui ne sont d’ailleurs pas en reste sur ce front. Le 15 novembre, la Guardia Civil en Espagne faisait ainsi tomber 10 responsables d’un réseau qui achetait des bateaux aux PaysBas pour importer de la drogue du Maroc. En Italie, le 22 novembre, la police arrêtait à Milan 49 membres de la Ndrangheta, l’une des plus vieilles mafias locales qui connaît une seconde jeunesse grâce au trafic de cocaïne.

Les raisons de l’expansion

Comment expliquer la prolifération etla taille surprenante qu’ont pris ces groupes criminels, désormais comparables aux cartels sudaméricains ? Le fond du problème est le mauvais contrôle des frontières extérieures de l’UE, à cause de l’importance desflux commerciaux et de l’immigration, légale et clandestine. De plus, l’an dernier, Frontex est ressortie très affaiblie par les critiques du Parlement européen qui lui reprochait trop de fermeté dansles expulsions. Or le contexte de chaos migratoire depuis quinze ans favorise les groupes criminels, qui trouvent toujours de nouveaux migrants à exploiter pour la prostitution, le trafic, le blanchiment d’argent, les assassinats ou la logistique. Or la France, la Belgique et les Pays-Bas ont laissé les mafias marocaines de Dubaï prendre le contrôle de leurs grandes infrastructures portuaires, le fameux « tsunami blanc » de cocaïne ne fait que s’amplifier. Les « narcos » menacent désormais directement le ministre belge de la Justice et la princesse héritière des Pays-Bas !

Les craintes pour l’avenir

Dans ce contexte, la guerre en Ukraine fait craindre une internationalisation des mafias locales qui prospèrent dans le trafic d’êtres humains et d’armes ; le pays était déjà classé 122e sur 180 en 2021 par Transparency International (le 180e étant la Somalie, pays le plus corrompu du monde). Et l’entrée prochaine de la Bulgarie, de la Croatie et de la Roumanie dans l’espace Schengen (annoncée par l’UE la semaine dernière) n’arrangera pas la situation, carles mafias y sont très puissantes, comme le montre le site Europe Most Wanted, qui affiche les criminels les plus recherchés d’Europe.

Siegfried

Actuailes n°153 - 30 novembre 2022


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