Vers la réinsertion grâce à une ONG

Alors que nous entrons dans ce!e période de « transit » vers Noël, des jeunes filles en Côte-d’Ivoire (Afrique de l’Ouest) sont, elles aussi, « en transit », entre la rue et leur réinsertion.

Dans ce pays d’Afrique, comme sur tout le continent, se trouvent des ONG1 . Au-delà de leur extrême variété, elles partagent un idéal commun et se définissent comme une alternative aux opérations de coopération classique. En effet, face à la lourdeur des grands projets, les ONG présentent un autre type d’intervention, mettant en œuvre des opérations ponctuelles, à petite échelle et visant à répondre aux besoins essentiels des populations.

Cavoequiva

En Côte-d’Ivoire, par exemple, Cavoequiva signifie : « Unissons nous » en langue gouro (ethnie du centre ouest du pays). C’est autour des jeunes filles que les bénévoles s’unissent. Dans ce centre communautaire, on assure un accueil inconditionnel de 50 à 100 jeunes filles mineures issues de la rue, victimes de toutesformes d’exploitation. La priorité est que chaque mineure soit prise en charge et mise en sécurité physique et affective. On leur assure une assistance alimentaire, psychosociale et médicale et on leur propose un accès à l’éducation, afin de contribuer au maximum à leur autonomisation et à une insertion professionnelle à venir. De nombreuses activitéssont également proposées au quotidien pour éveiller et divertir les jeunes filles accueillies. L’objectif final est d’œuvrer à la réunification de l’enfant avec sa famille.

Leur action

Selon un protocole bien précis, lesjeunes filles, parfois très jeunes, sont tout d’abord écoutées. Avec les informations récupérées lors de l’écoute, commence la recherche de la famille biologique de la mineure, ainsi que du/des maltraitants, le cas échéant. Cette recherche est menée par les personnes chargées de la protection au sein de l’ONG, ou avec l’aide des centres sociaux de la localité concernée. L’équipe de protection reçoit la famille de l’enfant en vue d’une médiation. L’objectif est de sensibiliser les parents sur leurs devoirs vis-à-vis de leur enfant,sur l’importance de la scolarisation, et sur le rôle joué par la cellule familiale. Lorsque toutes les conditions sont remplies, la réunification a lieu dans la localité de résidence de la famille de la mineure. La famille s’engage par écrit à garantir le bien-être et la réalisation du projet de vie de l’enfant. Après la réunification, afin d’assurer la sécurité des jeunes filles, Cavoequiva s’assure du respect des engagements pris par les parents. Ceux-ci s’exposent à des poursuites judiciaires en cas de non-respect.

Alors, pendant cette période festive d’attente et de joie, n’oublions pas de garder dans nos cœurs tous ces enfants du monde, ici ou là-bas. Ils partagent notre terre, dans des conditions bien souvent rudimentaires. Que de quelques-unes de nos pensées, ils soient les destinataires !

Euphémie de Beauregard

Actuailes n°153 - 30 novembre 2022