Asie du Sud-Est : le mois des sommets

Trois sommets internationaux se sont succédé en novembre, plaçant l’Asie du Sud-Est sous le feu des projecteurs. L’occasion pour plusieurs dirigeants occidentaux de porter leurs regards au-delà de leur horizon européen. Décryptage.

ASEAN au Cambodge

L’Association des Nations d’Asie du Sud-Est (en anglais : ASEAN) est une organisation régionale qui regroupe une dizaine de pays autour de projets et d’enjeux économiques communs ; ensemble, ils constituent l’épicentre de la croissance mondiale. D’où l’intérêt que leur portent les États Unis. Le président Joe Biden avait fait le déplacement au Cambodge, espérant profiter de leur sommet annuel pour les convaincre de ne pas se lier avec son concurrent chinois. Peine perdue : ce n’est pas dans la culture asiatique de s’aliéner son voisin, surtout quand il est très gros et qu’il s’agit du premier partenaire commercial...

G20 en Indonésie

Ce rendez-vous à peine terminé, tous les regards se tournaient vers Bali en Indonésie. La station balnéaire accueillait le sommet des vingt pays « les plus riches » du monde (le G20). Le président français Emmanuel Macron s’y est rendu avec plusieurs autres dirigeants européens. Cette année, la géopolitique l’emportait sur les considérations économiques. Deux faits majeurs auront marqué cette édition. D’une part, l’absence du président russe Vladimir Poutine, qui a renoncé à venir après plusieurs semaines d’incertitude : force est de constater qu’il s’isole de plus en plus après le déclenchement de la guerre en Ukraine. D’autre part, la rencontre inédite de Joe Biden et Xi Jinping : la compétition entre les deux grands – Américain et Chinois – polarise les relations internationales, et peu nombreux sont les payssuffisamment forts et indépendants pour ne pas avoir à choisir un camp.

APEC en Thaïlande

Enfin, c’est la Thaïlande qui accueillait cette année le sommet de la coopération économique d’Asie-Pacifique (en anglais : APEC). Il s’agissait des premières retrouvailles post-épidémie pour la vingtaine de pays membres. L’accent a été mis sur de nouvellesformes d’économies, « bio », « circulaire » et « verte ». Ces trois modèles complémentaires ont tous le même objectif : un développement durable qui préserve les ressources et soit respectueux de l’environnement. Autrement dit, faire en sorte que les activités humaines soient orientées vers le bien commun, car l’économie commande de ne rien consommer en vain. Un principe autrement résumé par la formule du savant Lavoisier : « Rien ne se perd ; rien ne se crée ; tout se transforme. »

Tout cela nous ferait presque oublier un quatrième sommet : le 15 novembre dernier, la population mondiale atteignait le chiffre record de 8 milliards d’individus, dont plus de la moitié en Asie. Une bonne raison pour ce continent de s’occuper d’économie.

Emmanuel

Actuailes n°153 - 30 novembre 2022