L’espace est à l’honneur en cet automne 2022 !
Nous avons vécu le premier essai d’allumage d’un étage supérieur et l’assemblage de la première fusée Ariane 6 ; le retour dans l’espace de la fusée Falcon Heavy de SpaceX, le lancement de la mission Artemis 1, qui prépare le retour de l’homme sur la Lune. Mais aussi l’utilisation des satellites Starlink dansla guerre en Ukraine et le lancement du projet européen de satellites de communication IRIS2. Enfin, le retour d’un drone américain après 908 jours en orbite et le lancement très discret d’un drone du même type par la Chine. L’occasion de revenirsurles défistechnologiques derrière chacun de ces événements.
Les étages des fusées
Ces trois fusées sont très impressionnantes : 62 mètres de haut pour Ariane 6, 70 mètres pour Falcon Heavy et 98 mètres pour la fusée de la mission Artemis ! Mais elles ont toutes une architecture assez proche. Un premier étage a pourrôle de faire décoller la fusée et de l’emmener dans l’espace (plus de 200 kilomètres pour Ariane 6, et une vitesse de plus de 4 kilomètres par seconde, le tout entre 10 et 15 minutes aprèsle lancement). Un second étage prend le relais : il est moins puissant, mais est fait pour brûler plus longtemps et positionner les satellites transportés avec précision. Plus la fusée est grande et lourde, plus elle sera en mesure d’emporter de gros satellites, et loin. Voire, pour le cas de la mission Artemis, d’envoyer un module versla Lune !
Les télécommunications
L’utilisation de téléphones mobiles nécessite l’installation d’antennes partout sur le territoire pour qu’ils puissent recevoir données et appels. Le principe des satellites de télécommunications est de remplacer ces antennes par des satellites dans l’espace ! L’intérêt d’un satellite situé dans l’espace est qu’il peut couvrir une zone bien plus importante. Le problème est leur déplacement continu, c’est pourquoi on parle de constellations de satellites : Starlink doit compter à terme environ 40 000 satellites pour offrir une couverture mondiale, alors qu’on n’en dénombre aujourd’hui au total que 6 000 à cette distance de la Terre ! Le projet européen IRIS2 repose sur le même principe, mais est plus modeste, cherchant à offrir des télécommunications surtout à l’Europe.
L’exploit du drone spatial X37B
Le retour du drone spatial américain X37B sur Terre est important aussi. Ce drone a battu un record de vie dans l’espace (X37B est resté dans l’espace 908 jours en orbite) avec un retour sur Terre. Alors que les satellites, eux, ne peuvent rester que plusieurs dizaines d’années en orbite, sans pouvoir être réutilisés ! De plus, ce drone, contrairement aux satellites, garde une forte capacité de manœuvre dans l’espace et est équipé d’une soute lui permettant de remplir plusieurs types de mission. C’est donc un vrai couteau suisse spatial qui a effectué ce vol ! Enfin, la Chine a mis en orbite un drone du même type cet été, dans le plus grand secret. Il est intéressant de voir la rivalité des grands pays sur Terre se transposer dans l’espace !
Malo du Bretoux
Actuailes n°153 - 30 novembre 2022
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