L’année 2022 se clôt et avec elle le centenaire de la naissance à Bordeaux d’Hélie Denoix de Saint Marc, résistant et officier français, titulaire de treize citations et grand-croix de la Légion d’honneur.
Une vie de soldat
À l’âge de 19 ans, en 1941, Hélie de Saint Marc n’écoute que son courage et entre dans la résistance à l’occupant allemand. Il est arrêté à la frontière espagnole en 1943, puis déporté au camp de concentration de Buchenwald. Il frôle plusieurs fois la mort, devant la vie à un infirmier français et un mineur letton. Très affaibli à la fin de la guerre, il fait partie des trente survivants d’un convoi de 1 000 déportés.
Après son école d’officiers, il rejoint l’Indochine (actuel Viêt Nam) au sein de la Légion étrangère. Il s’investit tout particulièrement auprès des Vietnamiens favorables à la France. Il devra toutefois les abandonner à une mort certaine sur ordre de ses supérieurs. En 1954, l’Indochine perdue, son régiment de légionnaires parachutistes rejoint l’Algérie où il participe aux combats contre les insurgés. En 1961, il est commandant du 1er régiment étranger de parachutistes, il participe alors au soulèvement militaire, appelé « putsch des généraux », qui échoue. Il l’expliquera parsa volonté de ne pas abandonner les harkis, ces Algériens qui avaient choisi la France et dont beaucoup seront massacrés lors de l’indépendance en 1962. Il est alors condamné à dix ans de prison, mais sera amnistié au bout de cinq ans. À sa libération, il commence une carrière dans l’industrie.
Un témoignage
Après une biographie écrite sur lui en 1988, il publie une autobiographie en 1995, Les Champs de braises. Ces deux livres connaissent un grand succès. Il meurt le 26 août 2013. Ses écrits et ses conférences ont marqué, car elles illustrent de belles valeurs : la fidélité, l’engagement, le courage et la détermination. Elles sont particulièrement utiles pour forger le caractère afin d’affronter des épreuves.
Avant de mourir, Hélie de Saint Marc a laissé à la jeunesse un très beau testament dont je vous propose de découvrir un extrait :
« Oui, nous vivons une période difficile où il est toujours question de droit et jamais de devoir et où la responsabilité, qui est l’once de tout destin, tend à être occultée. Mais je dirai à mon jeune interlocuteur que, malgré tout cela, Il faut croire à la grandeur de l’aventure humaine. Il faut savoir, jusqu’au dernier jour, jusqu’à la dernière heure, rouler son propre rocher. La vie est un combat. Le métier d’homme est un rude métier. Ceux qui vivent sont ceux qui se battent. Il faut savoir que rien n’est sûr, que rien n’est facile, que rien n’est donné, que rien n’est gratuit. Tout se conquiert, tout se mérite. Si rien n’est sacrifié, rien n’est mérité. »
Jean Lefort
Actuailes n°154 - 14 décembre 2022
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