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Armes nucléaires : chantage ou dissuasion ?

Armes nucléaires : chantage ou dissuasion ?

13-12-2022 à 18:09:04

La semaine dernière, Vladimir Poutine a fait deux annonces sur les armes nucléaires de la Russie, envisageant une réforme de leurs règles d’emploi. Que faut-il craindre ?

Le nucléaire dans l’histoire La Russie et les États-Unis ont traversé toute la guerre froide – de 1945 à 1991 – à se menacer mutuellement de l’utilisation de leurs armes nucléaires. Leurs doctrines ont fluctué en fonction destensions internationales : ils ont envisagé aussi bien la totale destruction de l’adversaire qu’un emploi plus modéré. Devant l’efficacité de ces postures dissuasives, plusieurs autres nations ont alors mis sur pied des programmes de développement d’armes nucléaires (France, Royaume-Uni, Inde, Chine et Pakistan, notamment). Notons que l’OTAN s’est placée sous la protection dissuasive des armes nucléaires américaines et britanniques : cela veut dire que toute attaque contre un pays de l’OTAN peut déclencher une réponse prévue par le programme de dissuasion. Aprèsla chute du mur de Berlin, le contexte internationals’est calmé et les pays détenteurs de l’arme nucléaire n’ont plus cherché à s’intimider de façon agressive. Les programmes de dissuasion nucléaire se sont simplifiés.

Nouveau contexte

Mais la guerre en Ukraine a changé la donne et on observe un retour au contexte connu sous la guerre froide. En effet, l’Ukraine a mené récemment une attaque contre des bases russes. Vladimir Poutine a donc rappelé que la Russie est en possession de la bombe nucléaire et qu’il n’est pas bon de porter atteinte à l’intégrité de son territoire. La dernière fois que la bombe nucléaire a été utilisée, ce fut par les Américains au Japon en 1945. Ils ont rasé deux villes entières et causé des centaines de milliers de morts en quelques minutes. Le spectre d’une telle désolation pèse donc à nouveau. Pourtant, si la Russie faisait usage de son arme nucléaire contre l’Ukraine, l’OTAN ne serait pas tenu de riposter contre la Russie. En effet, l’Ukraine ne fait partie de l’OTAN et ne se trouve donc pas sous ce parapluie occidental. Toutefois, il n’est pas à exclure qu’une réponse ne tarderait pas à arriver de la part du camp anglosaxon. La question s’est posée quand un missile a atterri en Pologne. Finalement, comme le missile venait d’Ukraine, l’alerte a été levée. L’Europe a quand même retenu son souffle.

Dans ces rapports de forces, quelle place pour le bluff ? Quelle réalité ? Les Européens, déjà très échaudés par une guerre qui ne les concerne pas, souhaiteront peutêtre diminuer l’ardeur du gouvernement ukrainien quisouhaite une victoire totale contre la Russie, quitte parfois à chercherl’escalade. L’Ukraine mérite-t-elle un conflit nucléaire ? 

Actuailes n°154 - 14 décembre 2022


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