L’hiver est un moment où la nature fait l’expérience du froid, et notre organisme aussi ! Faisons le point sur ce qui se passe dans notre corps quand la température baisse.
Notre organisme est homéotherme, c’est à dire qu’il garde la même température interne de façon constante. Cette température, entre 36 et 37,8 °C est régulée par notre système nerveux central (le cerveau), et plus particulièrement par l’hypothalamus ; nous allons voir de quelle façon.
La production de chaleur
Notre corps produit de la chaleur par son métabolisme, c’est à dire la consommation des aliments que nous mangeons pour fabriquer notre propre matière. Le métabolisme dégage de l’énergie sous forme de chaleur, même quand nous ne faisons pas d’effort physique. Lorsque nous contractons nos muscles pour un effort, la chaleur dégagée peut être dix fois plus importante.
Comment est-elle alors évacuée par le corps ? Par la peau, par la respiration et par les urines et les selles. C’est principalement par la peau, jusqu’à laquelle elle est apportée par les vaisseaux qui transportent le sang depuis l’intérieur du corps, que la chaleur s’évacue.
L’élimination
Cet échange se passe de quatre façons différentes qu’il est utile de connaître : par radiation (le corps émet un rayonnement de chaleur), par conduction (en transmettant la chaleur à un objet qui touche la peau), mais surtout par convection (l’air qui passe sur la peau se réchauffe à son contact et emporte une partie de la chaleur) et enfin par évaporation (la sueur qui sort de notre peau et s’évapore emporte la chaleur avec elle). Avec notre respiration, la vapeur d’eau qui s’échappe et l’air froid qui circule dans nos poumons assurent aussi une partie du refroidissement.
La communication
Notre corps a donc des récepteurs internes et externes, qui renseignent l’hypothalamus sur la situation.
Si nous ressentons du froid, celui-ci va envoyer des consignes pour ralentir notre respiration, et modifier les échanges qui se situent au niveau de la peau : pour cela, les vaisseaux sanguins se contractent (c’est la vasoconstriction), afin que le sang circule moins et que la chaleur reste à l’intérieur du corps. Il provoque aussi la « chair de poule », qui redresse nos poils, ce qui ne sert pas à grand-chose chez l’homme, car nous ne sommes pas très velus (à quelques exceptions près...). Enfin, il va entraîner des frissons, qui sont des contractions de nos muscles sans faire d’effort, afin d’essayer de dégager un peu plus de chaleur interne. Là aussi, c’est modérément efficace. Lorsque le froid est très important et que le corps veut se protéger, le rythme du cœur se ralentit toujours pour limiter la circulation sanguine, et celle-ci se concentre sur les organes essentiels – comme le cerveau – afin d’assurer leur fonctionnement. On ressent alors une fatigue et un engourdissement lié à cette « économie d’énergie » organisée pour survivre.
Bien sûr, en fonction de ce que nous ressentons, nous adaptons notre comportement. Un vêtement mouillé perd 2/3 de sa capacité d’isolation et il faut se changer en entier (si l’on a transpiré par exemple) et se mettre au sec pour pouvoir se réchauffer. Une hypothermie sévère et prolongée peut entrainer la mort. Les organismes plus fragiles (personnes âgées ou bébés) sont plus sensibles au froid, il faut donc penser à les en protéger !
Dr Anne-Sophie Biclet
Actuailes n°158 - 1er mars 2023
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