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Vers l’ économie de guerre

Vers l’ économie de guerre

28-02-2023 à 14:53:06

La guerre en Ukraine et la montée de nouvelles menaces conduisent les États à se réarmer. Mais les industriels vont-ils pouvoir honorer les commandes ?

Les industriels de la défense pourraient apparaître comme des gens heureux dans un paysage économique parfois morose. Leurs carnets de commande sont pleins, et ils contribuent à garantir la sécurité de leurs concitoyens, ce qui a du sens. Pourtant, les choses ne sont pas si simples.

 

Les dividendes de la paix

Dans les années 1990, la chute du mur de Berlin amena les pays à baisser leurs budgets militaires. Les États souhaitaient toucher les dividendes de la paix1, et réorienter les budgets militaires vers d’autres dépenses, en particulier sociales.

Les armées ont donc perdu des effectifs humains et du matériel. Les pays européens ont ainsi gardé de petites armées, avant tout pour de modestes opérations de basse intensité. Les industriels produisant de l’armement se sont adaptés en fermant des usines.

 

Le retour de la guerre

Le déclenchement de la guerre en Ukraine a fait prendre conscience qu’il fallait évoluer. En effet, Les troupes y sont nombreuses et les combats acharnés. Il faut donc disposer de beaucoup de chars, de canons et d’obus pour espérer gagner dans ce type de guerre.

Par ailleurs, les alliés de l’Ukraine ont donné beaucoup d’armement, vidant ainsi leur propre stock.

Tant pour continuer à fournir l’Ukraine que reconstituer nos forces, l’heure est au réarmement. Les États-Unis prévoient ainsi une forte augmentation de leur budget à plus de 800 milliards de dollars, en particulier pour reconstituer leurs stocks de munitions. Comme les Russes l’ont très bien réussi, il faut passer en économie de guerre.

L’économie de guerre

L'économie de guerre désigne les pratiques économiques exceptionnelles mises en œuvre lors de certaines périodes historiques de forte agitation. Les industriels doivent alors construire plus et plus vite.

Mais les industriels se retrouvent face à trois problématiques : le temps, les emplois et la logistique. En effet, pour produire un canon ou un char, il faut des délais (deux ans pour un canon Caesar). De plus, ces industriels ont besoin de matières premières et de personnes qualifiées, allant de l’ouvrier soudeur à l’ingénieur.

Il faut également construire de nouvelles usines et acheter des machines de haute technologie.

C’est donc un formidable chantier qui s’ouvre. Et la France dispose de beaucoup d’atouts pour gagner cette bataille.

 

Le savais-tu ?

 

La France compte 2 000 entreprises d’armement. Elles sont capables de produire tout type d’arme au profit des Armées françaises ou de clients étrangers. La France est d’ailleurs le troisième vendeur d’armes sur le marché mondial. Les entreprises les plus importantes sont Naval Group pour les bateaux, Dassault pour les avions, Airbus pour les hélicoptères, Thales pour les communications et le spatial et Nexter pour les chars et les canons, dont le fameux Caesar.

Elles sont en pleine réorganisation pour répondre aux nombreuses commandes reçues et à venir. Il s’agit donc d’un secteur dynamique, fleuron de l’industrie et du savoir-faire français.

 

1. Dividendes de la paix : expression employée en 1991 par le Premier ministre français Laurent Fabius pour justifier la baisse des budgets militaires, contre l’avis de son ministre de la Défense de l’époque.

André Lefort

Actuailes n°158 - 1er mars 2023


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