À l’ épreuve des tremblements de terre

Les séismes destructeurs qui ont secoué la Turquie et la Syrie au début du mois de février 2023 nous rappellent à quel point les secousses terrestres peuvent être importantes et destructrices.

Ces chocs sont cependant étudiés depuis des années et de nombreuses techniques existent pour construire des bâtiments capables d’y faire face.

On dit qu’un édifice est construit dans une norme parasismique si, de sa conception à sa réalisation, un certain nombre de précautions sont prises pour s’assurer qu’il résiste à des tremblements de terre.

Les contraintes

En France, par exemple, différentes normes s’appliquent en fonction de la nature du bâtiment (hangar, maison ou immeuble), de sa localisation (zone d’activité sismique faible ou forte) et de sa criticité1 (barrage ou centrale nucléaire, par exemple).

Les champions du monde des édifices parasismiques sont probablement les Japonais, qui font face très fréquemment à des tremblements de terre, mais ont adapté leurs bâtiments, si bien qu’en 2011, par exemple, l’immense majorité des dégâts ont été causés par les vagues gigantesques créées par le séisme, et non par l’onde de choc elle-même.

Comment faire ?

Alors, comment fait-on pour construire un bâtiment qui résiste aux secousses sismiques ? Il y a plusieurs approches, qui peuvent être utilisées ensemble sur les bâtiments les plus exposés ou les plus critiques, qui visent à :

- limiter la transmission des vibrations dans les bâtiments, par exemple grâce à l’isolement bas ;

- rigidifier les bâtiments, afin d’éviter que les vibrations ne les dégradent, en utilisant judicieusement les contreventements ;

- isoler les bâtiments les uns des autres, afin d’éviter qu’ils ne s’entrechoquent, comme par exemple avec des joints parasismiques.

Comme dans beaucoup de domaines, la prévention des dégâts des séismes progresse avec le retour d’expérience des différents événements que nous vivons. Il y a fort à parier, dans le cas de la Turquie et de la Syrie, que les pouvoirs publics seront particulièrement vigilants à ce que les normes existantes soient mieux appliquées ou renforcées dans les années qui viennent, pour protéger les populations.

1 État d’un milieu ou d’un système critique. La criticité d’un risque est définie comme le produit de la gravité multiplié par sa probabilité.

Malo du Bretoux

Actuailes n°158 - 1er mars 2023