Louis XVII. Une disparition programmée de Dominique Sabourdin-Perrin

Louis XVII. Une disparition programmée

de Dominique Sabourdin-Perrin

Salvator. Octobre 2022. 134 pages. 10,90 €. Petit format. Imprimé en France

À partir de 13 ans.

Depuis la mort de Louis XVI le 21 janvier 1793, Louis XVII succède à son père, en vertu de la continuité dynastique. Sa mère Marie-Antoinette et sa tante, Madame Élisabeth, s’agenouillent devant l’enfant, reconnaissant en lui le nouveau roi. Il a huit ans. La France subit le régime de la Terreur avec la création du tribunal criminel extraordinaire en mars 1793.

Le « fils Capet » reste détenu au Temple, séparé de sa mère, de sa sœur et de sa tante dont l’influence est jugée néfaste par les révolutionnaires. Son calvaire commence. Le cordonnier Simon va s’employer à un faire un vrai petit sans-culotte, reniant tout ce qui lui a été transmis, ses liens d’amour, sa foi, changeant son langage, ses manières. D’autres y contribuent aussi, à dessein. « Après lui avoir appris toutes les impuretés imaginables, Hébert lui apprend maintenant toutes sortes de blasphèmes. »

Quand on connaît les valeurs morales contenues dans son cœur de petit Dauphin dont témoignent ses paroles, ses écrits maladroits et tendres, c’est un crève-cœur de découvrir les nombreuses pièces à conviction qui émaillent ce récit historique.

Les sévices physiques, la faim, les mauvais traitements dégradent son corps fiévreux, abîmé. Les lésions irréversibles et la tristesse vont le conduire à la mort le 8 juin 1795.

Pourquoi ce sous-titre « Une disparition programmée » ? L'auteur, historienne et professeur de lettres, tient à aborder les dernières années du jeune garçon sous l’angle de la justice et des droits de l’enfant. Par de nombreuses notes bien amenées, étayant le récit, elle montre combien la mort du Dauphin a fait partie d’un projet.

Dominique Sabourdin-Perrin propose de faire de Louis XVII l’ambassadeur des enfants martyrisés, confrontés à la maltraitance, « pour que la Convention des droits de l’enfant ne reste pas seulement un texte ».

Ce récit poignant, de petit format, se lit facilement. Il est augmenté de beaux poèmes de Victor Hugo, de Verlaine, d’une berceuse de Théodore Botrel, de la déclaration des droits de l’enfant (Unicef) et d’une bibliographie qui vous permettra d’en savoir plus sur cet épisode tragique et peu mis en lumière – et pour cause – de l’histoire de la République naissante.