Les perturbateurs endocriniens. De quoi s'agit-il?

Depuis de nombreuses années maintenant, on parle souvent, parmi les dangers de notre environnement, des perturbateurs endocriniens (PE). De quoi s’agit-il ?

Il s’agit de molécules naturelles ou de synthèse (fabriquées par l’industrie) qui ont une action sur le fonctionnement de nos hormones, c’est-à-dire les substances que le corps fabrique pour transmettre des messages à ses cellules et se développer normalement. Ces molécules se trouvent dans notre environnement et dans notre alimentation ; elles rentrent dans notre organisme par ce que nous avalons, ce que nous respirons ou à travers notre peau par les produits de soin. Elles sont en toute petite quantité, mais l’accumulation au cours du temps a sans doute des conséquences sur le fonctionnement de notre corps.

Les conséquences

Tout n’est pas encore démontré, et il est difficile de le faire, mais il y a maintenant un lien avéré – ou très probable – pour certains PE avec des troubles du comportement (trouble de l’attention, hyperactivité, par exemple), des problèmes de fertilité, surtout chez les hommes, ou éventuellement la survenue de cancers. C’est pour cela qu’il est souhaitable de limiter nos contacts avec ces substances. C’est vrai en particulier pendant la grossesse, car le bébé y est exposé à travers le placenta et pendant les premières années de vie, mais aussi tout au long de celle-ci ;

Où trouve-t-on des PE dans notre environnement ?

Dans des produits chimiques d’entretien de la maison, des cosmétiques (maquillage, vernis, etc.), des plastifiants et toutes les formes de plastique, le revêtement des poêles en téflon ; tous les pesticides, insecticides et herbicides ; les hormones naturelles et de synthèse (comme les œstrogènes) ; ou encore certaines substances naturelles comme le lin , le soja et l’arbre à thé. Il existe presque 1 000 substances reconnues, donc la liste est longue ! Pour simplifier les choses, retenons quelques bonnes habitudes à prendre pour limiter l’exposition aux PE.

Bonnes habitudes

Aérer sa maison 10 à 15 minutes tous les matins. Utiliser le moins possible de plastiques, et surtout ne pas les faire chauffer : pas de film sur les aliments, biberons et assiettes en verre et porcelaine, etc. Utiliser des produits d’entretien très simples comme le vinaigre blanc, le bicarbonate de sodium ou le savon de Marseille. Boire l’eau du robinet, car les bouteilles en plastiques sont souvent stockées longtemps à la chaleur et se dégradent. Ne pas utiliser de parfum d’intérieur ou de bougie parfumée. Essayer de n’utiliser que des cosmétiques naturels, et ne jamais rayer des poêles en téflon, ou les jeter quand elles le sont.

Pour finir, mais vous vous en doutiez, manger des légumes et surtout des fruits bio, pour éviter les pesticides, car c’est surtout sur les fruits que se fait la différence, en particulier les pommes et les fraises. Prenons de bonnes habitudes pour tous les habitants de la maison ; ce qui est bon pour nous est aussi bon pour l’ensemble du vivant qui nous entoure !

Dr Anne-Sophie Biclet

Actuailes n°160 - 29 mars 2023