Le 20 ou 21 mars le printemps ?

Cette année, le printemps a officiellement commencé le 20 mars, comme tous les ans depuis 2008.

En 2003 ou 2007, le printemps commençait le 21 mars. Et, en 1796, il a même commencé le 19 mars. Les saisons deviendraient-elles folles ?

Un angle

Repartons de la base : la Terre tourne sur elle-même le long d’un axe pas exactement perpendiculaire à son orbite autour du soleil. L’angle entre l’axe et l’orbite (± 24 °) est responsable des saisons.

Selon la position de la Terre autour du soleil, le pôle nord peut être penché vers le soleil et recevoir davantage d’énergie : c’est alors l’été dans l’hémisphère nord. Six mois plus tard, la Terre a effectué une demi-révolution autour du soleil et c’est le pôle sud qui regarde vers le soleil. C’est donc l’été dans l’hémisphère sud qui voit de plus longues journées.

Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas la distance entre la Terre et le soleil qui est responsable des saisons, mais son inclinaison !

Une perpendiculaire

Le début du printemps et de l’automne sont les moments où l’axe de la Terre n’est ni penché vers le soleil ni dans la direction opposée. À ces instants, les rayons du soleil arrivent perpendiculairement sur l’équateur et jour et nuit ont des durées théoriquement égales : ce sont les équinoxes de printemps et d’automne. Elles correspondent à des positions données de la Terre et pas à des jours calendaires fixés.

Le calendrier et la Terre

Seulement, la Terre ne revient pas précisément à la même position tous les ans. En effet, elle met exactement 365,2422 jours à faire le tour du soleil ; or notre calendrier grégorien dure 365 jours. Pour compenser cela, les années bissextiles ajoutent une journée tous les 4 ans afin d’ajuster le calendrier en fonction de la position réelle de la Terre par rapport au soleil. Mais ce n’est qu’une approximation et le calendrier continue à se décaler d’un jour tous les 128 ans !

L’ajout d’une journée tous les quatre ans correspond à une année théorique de 365,25 jours et non 365,2422 ! C’est pourquoi on n’ajoute pas le 29 février les années divisibles par 100, sauf celles divisibles par 400. Exemple : l’an 2000 avait bien 366 jours, mais l’année 2100 n’en aura que 365.

Ces variations de dates nous permettent de comprendre la complexité du monde et d’admirer l’ingéniosité des astronomes de l’Antiquité puis de la Renaissance qui, avec des moyens d’observation qui nous semblent dérisoires aujourd’hui, avaient pu identifier et chiffrer tous ces phénomènes !

Malo de Bretoux

Actuailes n°160 - 29 mars 2023