Diane de Gabies (1er siècle)

Cette statue représente, grandeur nature, la déesse de la chasse, appelée Artémis dans la mythologie grecque, et Diane dans la mythologie romaine, sous les traits d’une jeune femme raccrochant son manteau sur l’épaule.

Elle a été retrouvée en Italie, à Gabies, situé à une vingtaine de kilomètres de Rome. Elle porte une tunique courte, aux manches amples, dont les plis sont retenus par deux liens fins, très fins. Son vêtement laisse une épaule dégagée, tandis que, sur l’autre, la déesse raccroche son manteau à l’aide d’une fibule*. Son regard est perdu dans le vague, détaché de son geste. Aucune expression sur ce visage lisse à la beauté toute grecque.

C’est un grand artiste qui a réalisé cette sculpture : il a une grande maîtrise de son art, à tel point que les étoffes semblent réelles. Regarde en particulier le rendu du plissé, résultat d’un travail en profondeur, épousant les formes du sujet. Au genou, le tissu semble collé à la jambe. La déesse, appuyée sur son pied droit esquisse un pas, son pied gauche se soulève légèrement, ce qui donne à l’ensemble une impression d’un mouvement très féminin. Les chevilles seraient trop fragiles pour supporter le poids du marbre : c’est pourquoi l’artiste ajoute un tronc d’arbre à l’arrière pour soutenir l’ensemble. Le drapé du dos est moins marqué que de face, mais la statue peut être regardée sous tous les angles : quel que soit l’endroit d’où le spectateur la regarde, le geste est délicat, et confère à l’ensemble beaucoup de grâce. La chevelure ondulée est retenue en arrière en chignon par un ruban. Aucun détail n’est négligé. Les lanières de la sandale elle-même sont reproduites avec finesse.

*Fibule : agrafe, généralement en métal, qui sert à fixer les extrémités d'un vêtement. Les premières fibules apparaissent à l’Âge de bronze.

Sophie Roubertie

Actuailes n°29