Ces dernières semaines les banques ont connu une grave crise de confiance. Tu as peut-être entendu parler des faillites bancaires de la Silicon Valley Bank (SVB), de Crédit Suisse, Signature et First Republic Bank. Que s’est-il passé ?
SVB est la plus grande faillite bancaire aux États-Unis depuis la crise de 2008. Cet établissement a subi une panique bancaire, c’est-à-dire un retrait d’argent soudain et massif de la part de ses clients, auquel la banque n’a pas pu faire face, la plaçant de facto en faillite. Comment en est-on arrivé là ?
Explications
SVB était une banque californienne spécialisée dans la tech : pendant la crise du covid, le e-commerce s’est fortement développé. Les consommateurs achetaient sur Internet. De nombreux épargnants y ont vu l’opportunité de de gagner de l’argent en investissant dans des entreprises de ce secteur dit de « la tech ». Des masses importantes d’argent ont donc été déposées à la SVB, qui à son tour investissait ces liquidités dans des placements à long terme et à faible risque (des bons du trésor américains).
Un élément important pour comprendre la suite : les épargnants déposaient leur argent à court terme (c’est-à-dire qu’ils pouvaient les retirer de la SVB à tout moment), alors que la SVB avait placé ses liquidités à long terme (il faut attendre la maturité du placement pour reprendre son argent).
Retournement du secteur de la tech
Une fois la crise du covid terminée, les consommateurs ont repris leurs habitudes de consommation pré-covid et ont moins acheté sur Internet. Les entreprises de la tech ont vu leurs ventes baisser, alors que leur structure de coûts demeurait (loyers, salaires, etc.). Elles ont retiré leurs économies de la SVB pour financer leurs opérations.
La ruée vers la banque ou panique bancaire
Pour faire face à ces retraits d’argent, la SVB a dû vendre ses bons du trésor américains. Mais, entre-temps, la valeur de ces bons du trésor avait baissé. Elle a donc accusé une
perte en vendant ces titres. Cette annonce a créé une onde de choc et les clients de SVB, inquiets, ont voulu retirer massivement leurs économies avant qu’il ne soit trop tard. La SVB a subi ce qui s’appelle une panique bancaire, elle n’a pas pu honorer ces retraits d’argent ; la banque était en faillite.
Le sauvetage des autorités
Un mouvement de défiance a commencé à se diffuser auprès des épargnants américains, soucieux que cela se produise aussi avec d’autres banques. Afin d’empêcher que cette contagion s’étende, les autorités américaines ont décidé d’augmenter la garantie sur les dépôts des clients de SVB afin que ses clients aient l’assurance de récupérer l’intégralité de leur dû. Elles se sont aussi engagées à prêter de l’argent aux autres banques qui feraient face à d’importantes demandes de retrait. Fort heureusement les craintes de contagion se sont progressivement dissipées et nous sommes (a priori) revenus à la normale.
La mission des autorités financières est de veiller à la stabilité de l’ensemble des banques, c’est-à-dire d’éviter que plusieurs banques chutent en même temps, entraînant ainsi des pertes pour un nombre important d’épargnants et d’entreprises. Les autorités vont certainement réfléchir sur les causes de la déroute bancaire de SVB et essayeront d’en tirer quelques leçons pour tenter d’éviter d’autres faillites bancaires à l’avenir.
Hornero
Actuailes n°161 - 10 mai 2023
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