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23 nouveaux gardes suisses

23 nouveaux gardes suisses

09-05-2023 à 09:13:21

Le 6 mai dernier, le pape Francois a reçu le serment de fidélité prononcé par 23 nouveaux soldats de sa « Pontificia cohors helvetica », la Garde suisse qui protège les papes depuis 1506.

 

À cette occasion, il a également accueilli une importante délégation politique suisse, composée de Viola Amherd (vice-présidente du Conseil fédéral hélvétique), des présidents des deux Chambres fédérales suisses, du général en chef de l’Armée suisse, Thomas Süssli, ainsi que de Monseigneur Felix Gmür, président de la Conférence des évêques suisses.

Il faut dire que les liens entre le Vatican et la Suisse sont étroits, notamment grâce à la présence multiséculaire des gardes suisses au Vatican. La Garde suisse pontificale remonte en effet à 1505, date à laquelle le pape Jules II recruta des soldats issus des cantons hélvétiques.

À cette époque, en plus de la Garde pontificale, les mercenaires suisses sont très recherchés pendant les guerres d’Italie ; leur première heure de gloire arrive en 1512 quand ils contribuent à la défaite du roi de France Louis XII, qui avait de grandes ambitions sur la région milanaise.

Les gardes suisses et la France

Mais, dès 1515 (une date connue de tous les écoliers français depuis), le nouveau roi de France Francois 1er réussit à les battre à la bataille de Marignan. Cette défaite conduit les cantons suisses à signer dès 1516 la « paix perpétuelle de Fribourg » avec Francois 1er : cette grande alliance prévoyait la paix mutuelle, le paiement par la France d’une somme annuelle aux cantons contre l’emploi de gardes suisses pour la protection des rois de France. Ce traité sera respecté pendant plus de 250 ans et verra de grands régiments suisses s’illustrer du côté Français, notamment pendant les guerres du Roi-Soleil. Il explique surtout la fidélité des gardes suisses lors de l’émeute révolutionnaire du 10 août 1792 au palais des Tuileries lors de laquelle 800 gardes suisses moururent pour défendre le roi Louis XVI et sa famille.

Ce traité d’alliance sera finalement enterré en 1792 quand la République révolutionnaire décidera l’invasion des cantons suisses.

Les Suisses du Vatican

Mais revenons aux « Suisses du Vatican ». Ils continuèrent à écrire leur glorieuse histoire au long des siècles, en s’illustrant notamment contre les « lansquenets » de Charles Quint lors du sac de Rome le 6 mai 1527. Lors de cette bataille, le corps perdit 147 de ses 189 gardes, qui se sacrifièrent en combattant dans les escaliers du Vatican, pour permettre au pape de fuir vers un lieu sûr. Ce fait d’armes explique que le 6 mai fut ensuite choisi comme la date annuelle du « serment des recrues ».

Aujourd’hui, la Garde suisse compte 135 militaires, tous Suisses, masculins, âgés entre 19 et 35 ans, catholiques, de bonne réputation et capables de parler allemand (langue officielle du régiment). Et ne vous laissez pas abuser par leur uniforme historique coloré et leur hallebarde

un peu datée ; ils sont en effet formés aux sports de combat et utilisent un armement tout à fait moderne, un pistolet Glock et, bien sûr, un fusil d’assaut SIG « Swiss made ».

Félicitations aux nouvelles recrues de ce corps papal qui tient fièrement sa devise depuis 600 ans : « acriter et fideliter » (courageusement et fidèlement) !

Siegfried

Actuailes n°161 - 10 mai 2023


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