Vous aurez tous une idée si je vous parle d’addiction : tabac, drogues, alcool, jeux en réseau, écrans, etc. Mais comment cela s’installe-t-il ? Comment faire pour l’éviter ?
L’addiction se définit comme une consommation ou une pratique excessive conduisant à une perte de contrôle, avec un retentissement émotionnel, sur la santé et les relations sociales.
Les différentes sortes d’addictions
On distingue les addictions de consommation – tabac, alcool, drogues, gaz hilarant, colle, etc. – de celles de pratique comme les jeux vidéo, notamment en réseau, les réseaux sociaux,les jeux d’argent, etc.
L’addiction est souvent variable d’un individu à l’autre, en fonction de l’âge, du sexe, de la maturité cérébrale ou de la personnalité.
Les neurotransmetteurs
Vous vous souvenez que l’on avait parlé des neurotransmetteurs, petites molécules qui permettent de passer le message dans le mécanisme de la douleur (Actuailes n° 151) ?
Ce mécanisme existe dans le cerveau pour la sensation de plaisir, de récompense positive, de détente psychologique, d’humeur heureuse, etc. Les neurotransmetteurs sont notamment la dopamine et la sérotonine. La consommation d’une substance addictive, par exemple, va déclencher le circuit cérébral de la récompense. Et, par réflexe, le cerveau, avant même la consommation, va déclencher le système par anticipation, rendant obligatoire la consommation pour en ressentir l’effet. C’est la phase de recherche du plaisir. En parallèle, notre corps répond moins aux molécules naturelles du bien-être (comme les endorphines sécrétées notamment lors du sport, du rire, ou d’autres bons moments). Vous l’aurez compris, la substance devient pourvoyeuse de la sensation de plaisir ou bien être.
Puis la dopamine libérée lors de la prise de substance diminue progressivement ; pour avoir la même sensation de bien-être, il faut augmenter les doses… À ce stade, la consommation répond de plus en plus au stress ou à un manque et non plus à la recherche du plaisir.
Tout ceci conduit au stade ultime de perte complète de contrôle.
Si l’on met maintenant en miroir les effets de ces substances ou conduites addictives : effets pulmonaires et nutritionnels du tabac ; effets sur le cœur, le foie et le cerveau de l’alcool ; effets cérébraux destructeurs de la plupart des drogues ou médicaments détournés ; effets d’isolement social et de destruction psychologique des conduites addictives… J’en passe de nombreux… Ces effets destructeurs mènent à des situations trop souvent ravageuses.
Comment sortir de la dépendance ?
Il existe des services d’hospitalisation pour aider le sevrage dans les cas avancés, ce n’est pas simple…
Sachez que beaucoup de ceux qui sont hospitalisés dans des conditions très difficiles ont pensé être invulnérables au début… Donc le meilleur traitement est de ne pas commencer et d’exercer sa volonté pour arrêter tant que vous en êtes encore maitres : au tout début.
Stimuler les endorphines (molécules du bien-être naturelles sécrétées par notre corps) en pratiquant du sport notamment aide à limiter la sensation de manque lors du sevrage.
Docteur Emmanuelle Fernex
Actuailes n°161 - 10 mai 2023
Le savais tu ?
Une personne de sexe masculin est plus facilement sujette aux addictions.
De même qu’une personne introvertie, à tendance dépressive, anxieuse ou avide de sensations fortes.
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