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L’inflation alimentaire : danger ?

L’inflation alimentaire : danger ?

23-05-2023 à 16:31:38

Ces derniers mois, lors de vos courses,vous avez dû vous rendre compte de la hausse très forte du prix des denrées les plus élémentaires.

 

Les biens les plus impactés sont le riz, le sucre, la viande, le poisson, le pain, le beurre ainsi que les produits issus du tournesol. Avec une hausse par exemple de 13 % pour la viande ou de 23 % pour le beurre.

 

Qu’est ce que l’inflation ?

D’après la BCE (Banque Centrale Européenne) cela correspond à une hausse globale et généralisée des prix. « Dans une économie de marché, les prix des biens et des services varient librement. Certains augmentent, d’autres diminuent en fonction de l’offre et la demande de chacun de ces produits. On parle d’inflation lorsque les prix augmentent globalement et non uniquement les prix de quelques biens et services. Quand tel est le cas, avec le temps, chaque euro permet d’acheter moins de produits. »

 

Pourquoi cette hausse de prix des biens alimentaires ?

Le ralentissement des chaînes de production et de distribution post-covid a eu un effet majeur sur les prix. On peut aussi ajouter les difficultés d’approvisionnement corrélées à la guerre en Ukraine. Ce pays est le grenier à blé (et tournesol) mondial : le vol de matériel agricole, les bombardements et le blocus de la mer Noire ont entraîné une baisse significative de la récolte et des céréales exportées. La réduction considérable des volumes conduit à une explosion du prix des céréales.

Un autre élément est le mécanisme des intermédiaires et la manière dont les biens de consommation sont distribués dans notre pays. Entre le producteur (agriculteur) et le consommateur final (vous et moi), de nombreux acteurs (grossistes, grandes surface, etc.) vont appliquer la hausse des prix… et donc démultiplier l’effet inflation.

 

Quelles conséquences pour le consommateur ?

Pour les consommateurs, en particulier les plus défavorisés, elles peuvent être dramatiques.

On peut distinguer deux mécanismes :

- « L’effet-prix » : les ménages modifient la composition de leur panier alimentaire en fonction du prix. Ils substituent certains produits à d’autres. Beaucoup de consommateurs se tournent vers des produits de mauvaise qualité en raison du prix.

- « L’effet-revenu » : le budget total consenti à l’alimentaire est plus contraint du fait de la hausse des prix.

Ces deux effets combinés amènent donc les plus démunis à avoir plus de difficultés pour se nourrir et à diminuer la qualité des aliments.

 

Comment peut-on stopper cette hausse ?

Il existe plusieurs solutions :

- bancaires : pour faire ralentir l’inflation, les banques centrales vont utiliser la politique monétaire, augmenter les taux d’intérêt, limiter prêts et crédits, ce qui réduira la demande globale de biens et de services et donc l’inflation.

- économiques : les acteurs de la grande distribution vont devoir renégocier les prix de vente et essayer de s’approvisionner moins cher auprès des industriels et des agriculteurs.

- politiques : l’État peut imposer une baisse des prix alimentaires, ce qui aura un effet direct sur les prix. Il peut augmenter les salaires, ce qui agira sur le pouvoir d’achat, mais risque d’augmenter la spirale inflationniste. Enfin, il peut aider les plus démunis de façon ponctuelle et ciblée.

En revanche, comme l’a dit Michel-Édouard Leclerc, le dirigeant des centres E Leclerc, « on ne reviendra jamais au niveau des prix d’avant. »

François de Neuville

Actuailes n°162 - 24 mai 2023


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