Coups d’état en cascade, expansion des groupes terroristes au Sahel, catastrophes naturelles, suite du conflit au Soudan… l’été a été tristement animé sur le continent africain.
26 juillet, coup d’État au NIger
Le général Tchiani, qui allait se faire évincer de son poste de chef de la garde présidentielle, a décidé de renverser le président démocratiquement élu, Mohamed Bazoum.
La France entretenait jusque-là des relations privilégiées avec le Niger, qui avait réalisé de grands progrès dans la lutte contre le terrorisme. La France refuse aujourd’hui encore de reconnaître la junte1, entraînant une escalade de la violence, à Niamey essentiellement : la junte a demandé le départ de notre ambassadeur, mais le président Macron, qui ne veut discuter qu’avec le pouvoir légitime, a refusé. Toutes les actions de coopération civile et militaire ont été suspendues. C’est la population locale qui fera les frais de putschistes ambitieux, dénués de tout programme pour leur pays.
Début septembre, coup d’État au Gabon
Le général Oligui Nguema a renversé Ali Bongo, président depuis 14 ans, qui venait de se proclamer vainqueur grâce à des irrégularités électorales flagrantes. La junte au pouvoir a depuis annoncé une transition de 24 mois.
Pourquoi la France accepte-t-elle de discuter avec une junte et pas avec l’autre ? Les deux putschs ne peuvent être comparés : l’un a renversé un président élu démocratiquement (Niger), tandis que l’autre a tenté de rétablir par la force une irrégularité électorale flagrante (Gabon). De même, la situation économique et sécuritaire du Niger ne saurait être comparée à celle du Gabon. Les Nigériens ne peuvent se permettre le « luxe » d’un coup d’État car, pendant que les putschistes tentent d’organiser leur pouvoir instable à Niamey, les terroristes profitent du vide sécuritaire pour accroître leur emprise.
Au Mali voisin, la junte au pouvoir voit le pays sombrer dans le chaos. En sus des attaques terroristes multiples (plus de 200 morts en dix jours), elle fait face aux volontés sécessionnistes de la coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) dans le Nord du pays.
Les catastrophes naturelles
Au Maroc, un tremblement de terre de magnitude 7 dans la région de Marrakech a entraîné la mort de près de 3 000 personnes et fait plus de 5 600 blessés. Le surlendemain, à Derna, en Libye, deux barrages ont cédé en sus des inondations provoquées par la tempête Daniel, provoquant la mort de plus de 11 300 personnes. À ce jour, plus de 10 000 personnes sont encore portées disparues. L’aide internationale s’est déployée, la France a ainsi envoyé un hôpital de campagne et des équipes de secours.
Pour terminer sur une note positive, le G20 a récemment accordé le statut de membre permanent à l’Union africaine. Seule l’Afrique du Sud y était jusqu’alors représentée. Cela fait suite à une autre annonce récente, celle de l’entrée de l’Éthiopie et de l’Égypte au sein du groupe des BRICS.
Continent possédant 60 % des ressources énergétiques renouvelables et plus de 30 % des minéraux essentiels, l’Afrique devrait ainsi peser dans les instances internationales sous réserve qu’elle arrive à y parler d’une seule voix.
1 En français, dans le contexte géopolitique contemporain, le terme junte est souvent employé pour désigner une dictature militaire mise en place après un coup d’État.
Guillaume P.
Actuailes n°164 - 20 septembre 2023
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