Nos yeux

Rien ne remplace l’ambiance du stade pour suivre un bon match de rugby ! Mais ce serait encore mieux si nos yeux avaient la capacité de zoomer, comme le font les caméras, pour suivre au plus près les actions et ne rater aucun détail…

Pour bien voir, comme pour prendre une bonne photo ou un bon film, deux critères sont prépondérants. Le premier est l’exposition, c’est-à-dire l’utilisation de la lumière disponible. Le second est la netteté de l’image (l’absence de flou). Voyons comment l’œil et un appareil photo sont faits pour répondre à ces deux critères, pour comprendre comment fonctionne un zoom.

L’exposition, ou la lumière faite image

Si nous voyons, c’est que notre œil est capable de capter les rayons lumineux qui lui parviennent, soit directement des objets lumineux, soit qui sont reflétés par les objets qui nous entourent. Donc sans lumière, pas de vision !

Mais vous avez sûrement déjà fait l’expérience d’être éblouis en passant d’une pièce sombre à une autre bien éclairée. Ou, inversement, d’avoir besoin de quelques minutes pour vous repérer dans une pièce une fois la lumière éteinte.

C’est que notre œil est équipé d’une pupille, ce point noir situé au centre de l’iris coloré, qui est capable de se rétracter quand il y a beaucoup de lumière pour limiter la lumière entrant dans l’œil. Ou de se dilater quand il fait nuit, pour que nous captions autant de lumière que possible. De la même manière, une caméra possède un diaphragme qui limite la lumière pouvant entrer en fonction des conditions extérieures.

La netteté, un travail d’horloger

À l’avant de l’œil, nous trouvons le cristallin. Il permet de faire converger les rayons lumineux sur la rétine où peut se former l’image. Il s’adapte à ce que nous regardons pour que l’image que nous voyons reste nette. Les lunettes que certains portent aident à réduire les défauts du cristallin et permettre que nous voyions bien.

Pour imiter le fonctionnement du cristallin, une caméra utilise un ensemble de lentilles convergentes (qui regroupent les rayons lumineux) et divergentes (qui écartent les rayons lumineux). En les faisant bouger les unes par rapport aux autres, on peut rendre l’image nette et modifier complètement ce que voit la caméra. Une position des lentilles – dite grand angle – permet de voir tout le terrain. Une seconde position – dite téléobjectif – peut zoomer sur un joueur particulier.

Alors, pour voir plus loin, il n’existe qu’une seule solution : ajouter devant nos yeux un ensemble de lentilles. Ce que nos ancêtres avaient compris avant l’invention du rugby en inventant les jumelles !

Malo du Bretoux

Actuailes n°165 - 4 octobre 2023