Qui a dit que nos prêtres ne savaient pas sortir des sentiers battus ? J’ai eu la chance de rencontrer le capitaine du XV des curés, l’abbé Matthieu Bévillard, qui, malgré son emploi du temps surchargé, nous a accordé un moment entre une visite de paroissiens et le chapelet, tout en faisant sa vaisselle, pour répondre aux questions que vous vous posez tous.
Comment est née cette drôle d’équipe ?
Le rugby étant mon sport favori, nous avons d’abord monté avec quelques séminaristes une équipe qui s’entraînait sur les plages du Mourillon à Toulon. Nous avons même été rejoints par des séminaristes plus adeptes du foot, mais qui ont succombé au rugby !
Petit à petit, nous avons progressé. Nous nous sommes affiliés à la FFR, et avons commencé les matchs en loisir, en affrontant des équipes locales. Imaginez au début les rugbymen des équipes locales qui se faisaient plaquer par des prêtres qui demandaient pardon après… ! Ils ne sont pas restés indifférents !
Vous avez dû vivre des situations comiques. Pouvez-vous nous en partager ?
Je partagerais d’abord des amitiés qui sont nées grâce au rugby. Je pense particulièrement à cette histoire. Un journaliste de Midi Olympique souhaitait faire un reportage sur le XV des curés. J’ai alors proposé à Guilhem Guirado, à cette époque capitaine du RCT (Rugby Club Toulonnais) et de l’équipe de France, de faire un entraînement avec nous. Il a accepté et nous avons ensuite gardé contact. Plus tard, Guilhem m’a demandé de baptiser son fils ! Grande fierté pour moi, le fan de rugby !
L’abbé nous partage ensuite une autre anecdote avec beaucoup d’humour. Fabien Galthié, qui était alors entraîneur du RCT, est venu coacher le XV des curés avant de devenir celui du XV de France ! Je ne vous cache pas notre fierté d’avoir été les prédécesseurs du XV de France !!!!
Cela peut surprendre nos lecteurs de voir des curés se plaquer et courir sur un terrain. Quel lien pourrait-on voir entre le rugby et votre sacerdoce ?
Après un sourire, l’abbé me répond.
C’est un sport profondément évangélique, car on retrouve la communion, le don de soi, l’abnégation pour les autres. Je m’explique : en rugby, on ne peut pas avancer seul, on y va ensemble (la communion). D’autre part, pour gagner, il faut parfois se sacrifier en étant plaqué pour que les autres joueurs puissent y aller (le don de soi, et l’abnégation pour les autres).
Et c’est un sport profondément évangélique, car tous les gabarits peuvent s’exprimer, dans un esprit d’équipe.
C’est aussi un sport très missionnaire, car nous commençons à chaque fois nos matchs avec un hymne grégorien et une prière.
Après le match, nous avons toujours un moment convivial avec les équipes « adverses », à qui nous donnons bien sûr des chapelets et des médailles, et autour d’une bière nous créons des liens, allant souvent vers des discussions profondes et spirituelles.
Un petit mot pour finir à adresser à nos lecteurs
La vie est un terrain de jeu formidable. Nous devons nous former et nous entraîner au combat spirituel pour pouvoir sur le terrain porter des fruits évangéliques et de mission. Continuez à bien vous former avec Actuailes !
Actuailes n°165 - 4 octobre 2023
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