Le studio Ghibli au Japon est célèbre depuis plusieurs décennies pour la qualité de ses films d’animation. Arrietty : Le Petit Monde des chapardeurs sorti en 2010 ne fait pas partie des plus connus, pourtant c’est un trésor.
Résumé
Arrietty, sorte de petite Poucette haute de quelques centimètres, vit avec ses minuscules parents dans une coquette habitation située dans les recoins d’une maison appartenant à des humains. Les « petites personnes » ne doivent jamais être aperçues des hommes, sinon elles doivent déménager. Elles vivent de la chaparde : il faut prévoir toute une expédition pour voler sans jamais se faire repérer un morceau de sucre, un mouchoir en tissu, une épingle, ou tout objet qui pourra être utile. Dans la famille humaine, un jeune garçon malade, Shō, vient passer quelques jours dans cette maison afin de se reposer avant de subir une opération cardiaque risquée. Attentif, c’est lui qui décèle la présence d’Arrietty, envers qui il se montrera amical et protecteur, malgré les craintes de cette toute petite adolescente.
À propos
Au-delà de l’incroyable délicatesse des sentiments, de la drôlerie inattendue, de la contemplation de la nature, ce film brille surtout par la qualité de sa mise en scène. L’œil du spectateur est invité à changer constamment d’échelle entre le monde des petites personnes qui vivent terrées et le monde des hommes dans une maison de campagne lumineuse. Ainsi, un même décor sera montré plusieurs fois sous des angles entièrement différents : la première fois qu’on découvre la cuisine de la maison humaine, c’est à travers le point de vue d’Arrietty, très impressionnée par la taille de la pièce et par la hauteur des meubles entre lesquels chaque objet, chaque espace deviennent des obstacles à franchir. Quand ce sont les humains qui se trouvent dans cette pièce, celle-ci retrouve pour le spectateur des dimensions normales. Ce film est très généreux pour le spectateur attentif : les détails des décors sont autant de récompenses quand on les repère (par exemple, les tableaux accrochés aux murs chez Arrietty sont des timbres-poste, et tous les objets de son habitation ont été chapardés aux humains avant d’être réutilisés selon l’échelle des petites personnes). Ajoutons à ce foisonnement visuel une très belle musique, fraîche et fougueuse comme une brise printanière.
Marie Joncquez
Actuailes n°165 - 4 octobre 2023
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