Lampedusa : nouvelle vague migratoire vers l’Europe

L’Europe continue d’être la destination pour de nombreux Africains à la recherche d’une vie meilleure.

Une nouvelle fois, la petite île italienne de Lampedusa a été secouée par l’afflux de 7 000 immigrés clandestins en un seul jour, le 14 septembre dernier. Large d’à peine 20 km² et peuplée de 6 000 habitants, l’île peine à supporter ces afflux submersifs.

Arrivées illégales

Depuis 2011, on estime que plusieurs millions d’étrangers sont entrés illégalement en Europe. Ces mouvements de population ont de nombreuses raisons : guerres ; conditions de vie difficiles liées au climat, à des épidémies ou à des régimes dictatoriaux ; mais aussi recherche d’une situation économique et sociale plus agréable.

Pour parvenir en Europe, plusieurs itinéraires existent : par la Turquie, par le Maroc et par la Méditerranée où se trouve l’île de Lampedusa. Une fois en Europe, ces immigrés sont répartis entre différents pays d’accueil, pour désengorger les pays d’entrée comme Malte, l’Italie ou encore la Grèce. Les immigrés clandestins sont ensuite orientés : ils reçoivent le statut de réfugiés quand leur vie est menacée dans leur pays d’origine, ils reçoivent parfois une autorisation de travailler en attendant une autorisation de séjour, ou bien ils doivent retourner dans leur pays. Ainsi, selon Euronews, chaque année 500 000 personnes sont sommées de quitter l’Europe ; mais en réalité 25 000 seulement sont raccompagnées par Frontex, l’agence chargée de la surveillance des frontières européennes.

Combien en accueillir ?

Or combien de personnes étrangères l’Europe peut-elle raisonnablement accueillir ?

C’est une question centrale. En effet, si l’Allemagne est satisfaite de ces nouveaux travailleurs pour ses usines, la Pologne et la Hongrie ont refusé l’accueil de ces immigrés et construisent à nouveau des frontières pour maitriser les afflux parfois massifs. En France, une réflexion est en cours autour d’un référendum sur la politique migratoire : faut-il poursuivre le large accueil des étrangers ou se concentrer sur les difficultés que rencontrent les Français ?

Depuis longtemps, le pape François exhorte les Européens à ne pas cesser d’offrir charité et hospitalité à ces peuples qui le demandent. Il s’est à nouveau exprimé sur ce sujet lors de son voyage à Marseille la semaine dernière. De son côté, le cardinal Sarah, lui-même de nationalité guinéenne, appelle plutôt à aider l’Afrique pour que ces migrants puissent rester chez eux.

La question est là, en effet.

Comment des États et des nations solides et durables en Afrique peuvent se développer si les forces vives la quittent ? Comment l’Europe peut-elle vivre de sa civilisation, si elle est constamment bousculée et remise en cause par de nouvelles populations ? Ce qu’explique le cardinal Sarah, c’est qu’un peuple est heureux quand il vit pleinement de son identité – en Afrique, comme en Europe.

Actuailes n°165 - 4 octobre 2023