Quittons aujourd’hui – un peu – le continent africain pour nous intéresser aux diasporas !
Originaire du grec ancien siginifiant « dispersion, dissémination », ce terme désignait à l’origine la dispersion du peuple juif du Proche-Orient. Il désigne aujourd’hui la dispersion d’une partie d’un peuple à travers le monde et son organisation en communauté, fidèle à ses traditions.
La diaspora africaine d’origine
Cette notion regroupe les personnes d’Afrique subsaharienne déportées à l’époque de l’esclavage, ainsi que leurs descendants, et les populations constituées de par le monde par le phénomène d’émigration. On parle souvent à son sujet de 6e région d’Afrique, à raison : forte de 38 millions d’habitants aux États Unis, 15 millions au Brésil, 3 millions au Royaume-Uni ou 4 millions en France, elle est un acteur incontournable.
Les dynamiques passées ont longtemps contribué à un héritage africain prononcé et vertueux, essentiellement en Amérique ou dans les Caraïbes au travers de la musique (samba, gospel), de la danse ou encore des influences culinaires.
Les diasporas contemporaines
Issues de la fin de la période coloniale, elles sont d’origine migratoire et ont cette particularité de ne pas avoir « coupé les ponts » avec leur territoire d’origine. Elles sont donc souvent ciblées pour leur communautarisme, mais aussi critiquées sur le continent africain, car associées à une véritable « fuite des cerveaux » aux conséquences fâcheuses pour le développement de l’Afrique.
Au contraire, la diaspora entretient des relations financières et économiques avec le continent : selon la Banque mondiale, ses flux financiers représentent 3 à 5 % du PIB de l’Afrique en 2019. Ce constat doit toutefois être nuancé, car les transferts d’argent bénéficient majoritairement aux consommations des familles les plus pauvres (via des sites comme Orange Money) plutôt qu’à de réelles créations de richesses, ce qui est un défi pour les États africains. Certaines initiatives pertinentes existent, avec la création au Ghana ou au Rwanda de placements sûrs et attractifs (diaspora bonds) destinés à des projets d’infrastructures.
Dans le pays d’implantation
La diaspora est ensuite une source d’influence et un levier politique pour faire valoir la voix du continent africain à l’international. Enfin, de retour au pays, elle réimplante des techniques de productivité acquises à l’étranger, transfère de nouvelles technologies, contribue au développement local via des aides ou encore répand les bonnes pratiques démocratiques.
Les diasporas sont une sorte d’eldorado pour les jeunes les plus qualifiés dans leur pays. Elles sont, à chaque élection en France, un enjeu majeur : elles représentent en effet un poids électoral important. Le défi est aujourd’hui pour les pays africains de réussir à capitaliser sur ces diasporas, en tirant profit de ses bénéfices financiers, culturels et politiques et en réussissant à rapatrier certains talents au service du continent.
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