Les sculptures grecques en bronze ont presque toutes disparu. Il nous reste heureusement des copies en marbre réalisées par des artistes romains. L’enfant à l’oie est ainsi une copie réalisée d’après un original attribué au sculpteur Boéthos de Chalcédoine.
Un ensemble plein de vie
Cet ensemble sculpté est très vivant: un jeune enfant s’arc-boute sur ses deux jambes potelées pour vaincre la résistance de l’oie qu’il a attrapée. Son corps tout entier a encore la rondeur de l’enfance. Elle contraste avec la force qu’il met dans son effort, se penchant en arrière pour maintenir le volatile. Fier d’arriver à maîtriser l’animal, l’enfant n’est pas effrayé par ce qu’il est en train de faire et esquisse un sourire espiègle. En revanche, l’oie semble s’étrangler en tentant de résister aux bras qui l’enserrent. Elle doit s’époumoner dans un cri que nous n’entendons pas.
En changeant d’angle de vue, on voit mieux la manière dont l’enfant maintient l’oie: son geste est ferme, il coince une aile pour l’empêcher de battre. C’est certainement le meilleur moyen pour lui de ne pas être blessé, car les coups de bec peuvent être redoutables.
Des détails sculptés dans la pierre
Les détails des corps sont bien visibles: la coiffure – houppe et boucles de cheveux – est finement façonné. Le duvet de l’oie apparaît avec précision.
Tu t’interroges peut-être sur la présence d’un gros bloc de marbre laissé sous le corps de l’oiseau: le marbre est une matière très lourde et les fines pattes de l’oie ne pourraient pas soutenir seules le poids de l’ensemble. Un artifice permet de dépasser cette contrainte de la matière.
Sophie Roubertie
Actuailes n°166 - 18 octobre 2023
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