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La véritable histoire du «Dernier Samouraï»

17-10-2023 à 16:23:55

En septembre a eu lieu un grand exercice entre les armées française et japonaise en Nouvelle-Calédonie, regroupant 400 militaires et baptisé «Brunet-Takamori».  

 

Ces noms ne te disent probablement rien, sauf si tu as vu le film Le Dernier Samouraï avec Tom Cruise. Son personnage est inspiré d’une histoire vraie, celle de Jules Brunet, un officier français du XIXe siècle au destin fascinant. 

 

Un Japon en pleine mutation 

Jules Brunet arrive au Japon à une époque où le pays est en pleine mutation. En effet, le pays avait été complètement fermé aux influences extérieures entre 1639 et 1853, sur décision du shogun1 Tokugawa, fondateur d’une dynastie de seigneurs qui tenaient les rênes du pays. L’empereur japonais n’avait alors qu’un pouvoir politique symbolique et limité.  

 

Bouleversement politique 

Lors de la réouverture forcée par les Américains en 1853 pour le commerce, le Japon prend conscience de son retard. Cela crée un bouleversement politique. En effet, les samouraïs, les légendaires guerriers en armure, perdent leur influence à mesure que le Japon adopte idées et technologies occidentales. Cela provoque des conflits entre les partisans des anciennes traditions et ceux qui souhaitent adopter la modernité.  

 

Guerre civile 

Le shogunat, qui a ouvert le pays aux Occidentaux, est très critiqué et une guerre civile débute entre les partisans du shogun et ceux de l’empereur. Brunet y participe au côté du shogun, contre l’avis de la France, neutre dans le conflit. Les partisans du shogun perdent la guerre, mais Brunet s’allie avec un seigneur, Enomoto Takeaki, et ils fondent ensemble la république indépendante d’Ezo pour faire un baroud d’honneur2.  

Ils se rendent finalement devant l’armée impériale et seront pardonnés pour leur bravoure. Enomoto deviendra plus tard ministre de l’empereur; Brunet recevra d’abord un blâme pour avoir désobéi, mais finira sa carrière comme général de division. 

Saïgo Takamori 

C’est un seigneur du Sud du Japon. Il a soutenu l’empereur contre le shogun, espérant conserver l’influence des samouraïs. Toutefois, l’empereur Meiji encourage la modernisation du Japon et abolit l’ordre ancien. Saïgo Takamori finit par se révolter. C’est son histoire qui est racontée dans le film Le Dernier Samouraï qui fait une synthèse de ces deux histoires passionnantes. 

Jules Brunet  (photo)

Il a participé à une guerre qui n’était pas la sienne. Mais cette décision démontre le respect profond qu’il avait pour la culture japonaise, un pays qui allie encore aujourd’hui modernité et tradition. D’où le choix de son nom pour symboliser l’amitié franco-japonaise. 

 

 

1. Shogun : général en chef des armées,
au Japon (du XIIe au XIXe siècle).


2. Baroud d’honneur : ultime combat
d’une guerre ou d’une cause perdue,
livré pour sauver l’honneur. « Baroud »
vient d’un dialecte berbère du sud du
Maroc, et veut dire « poudre explosive ».

 

 

 

 

Emmanuel

Actuailes n°166 - 18 avril 2023

 

 


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