Lorsqu’un tableau représente un événement historique, le reportage est-il toujours fidèle à la réalité? C’est ce que nous allons voir avec cette œuvre de David, grand admirateur de Napoléon Ier.
Une scène grandiose
Le 2 décembre 1804, contre tout usage, Napoléon se couronne lui-même et s’apprête à couronner Joséphine. La couronne, dans la lumière et placée au centre du tableau, attire tous les regards.
191 personnes sont représentées, et presque toutes sont identifiables. La famille impériale figure à gauche de la scène. Le peintre lui-même apparaît dans la tribune. Les prêtres et religieux se tiennent à droite, alors que personne n’était en réalité positionné près de l’autel.
Le pape Pie VII, contraint par Napoléon de participer à l’événement, dut se contenter de bénir la couronne. Assis devant l’autel, presque caché par un des personnages du premier plan, il esquisse un geste de bénédiction…
Letizia, la mère de Napoléon, est assise à la tribune, au second plan. Elle avait pourtant refusé de se rendre au sacre, qu’elle désapprouvait. Napoléon a tenu à ce qu’elle apparaisse.
Un tableau tout à la gloire de l’empereur
L’empereur a voulu faire de cette œuvre de commande, non seulement un magnifique reportage, le témoignage d’un événement historique, mais aussi un souvenir à sa gloire, œuvre imposante qui viendrait participer à la construction de sa légende. Une œuvre de propagande autant que d’histoire, qui continue de marquer les esprits.
Napoléon avait voulu faire de son couronnement un événement fastueux. Il porte une tunique de soie blanche, un manteau de velours pourpre brodé et doublé d’hermine, une cravate en dentelle. La traîne de l’empereur atteignait presque dix mètres! Les étoffes, broderies et fourrures sont luxueuses et la lumière met en valeur les bijoux somptueux de Joséphine.
Sophie Roubertie
Actuailes n°167 - 15 novembre 2023
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