Le 1er novembre, après plus de trois semaines à craindre pour leur vie, les premiers Français ont quitté la bande de Gaza pour se rendre en Égypte.
Les autorités françaises ont pour mission d’évacuer près de 150 personnes, Français, binationaux ou personnes protégées par le droit français. Une coopération entre Égypte, Israël, Hamas et France.
Par un trou de souris
Le précédent numéro d’Actuailes relatait et expliquait l’attaque sanglante du Hamas le 7octobre, qui a déclenché une réponse impitoyable de la part d’Israël, touchée en plein cœur. Depuis, la population de la bande de Gaza vit l’enfer de la guerre: les cris, les larmes et la peur. Les combats font rage, notamment au Nord de la bande et dans la ville-même de Gaza, qu’Israël a encerclée. En conséquence, la majorité de ce peuple a été déplacée vers le Sud. Et, parmi eux, les ressortissants étrangers (ceux qui ne sont pas palestiniens), que leurs pays d’origine doivent aider à sortir de ce territoire.
Après plusieurs semaines de conflit, Israël, le Hamas, l’Égypte et les Nations unies ont conclu un accord qui permet d’ouvrir une petite porte entre l’Égypte et Gaza, au poste-frontière de Rafah. C’est ici le seul passage autorisé par ces différents pays pour, d’une part, laisser sortir les étrangers (et les membres de leur famille nucléaire, c’est-à-dire parents et enfants) et, d’autre part, laisser passer des camions et ambulances. Ce portail ultra-surveillé de Rafah est donc le cordon ombilical de Gaza, qui ne vit plus que des aides.
Ainsi, depuis le début de la guerre le 7 octobre, presque 150 Français (dont leurs familles) ont fui Gaza vers l’Égypte. Sévèrement vérifiées, les listes de ces «étrangers à Gaza» sont quotidiennement soumises à l’approbation de l’Égypte (entre autres) qui se refuse à toute immigration palestinienne sur son sol.
«Le jour d’après»
Depuis plus d’un mois, aucune solution politique satisfaisante ne se dessine. Le bruit des bombes étouffe celui des négociations. Chaque protagoniste de cette région explosive campe sur ses positions sans céder le moindre millimètre. Le Hamas, taxé de terrorisme par une grande partie des pays, poursuit sa guérilla. Israël est déterminée à réduire en cendres ce mouvement qui administre le territoire. L’Égypte se place en tête de file et de pont pour le soutien humanitaire auprès de son voisin, tout en refusant catégoriquement que ses «frères arabes» viennent s’installer chez elle.
C’est une impasse. Et, même si la planète entière se met à chercher des solutions, personne n’a trouvé le plan pour en sortir. En diplomatie, chacun propose, on essaie de se hisser au-dessus de la mêlée, on serpente, on renarde, on charme, pour être du bon côté. Bref, après avoir sauvé ses ouailles, on sauve ses plumes.
Abu Jibril
Actuailes n°167 - 15 novembre 2023
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