Des tableaux peints par Jan (ou Johannes) Vermeer, seuls trente-quatre nous sont parvenus. Ils représentent essentiellement des intérieurs et des scènes de la vie domestique. La dentellière est l’un des deux tableaux du peintre néerlandais conservés par le musée du Louvre.
Imaginez la taille de ce petit tableau: 24 cm sur 21, ce n’est pas plus grand qu’une page de cahier. Il s’agit d’ailleurs du plus petit tableau de l’artiste. Vermeer nous invite dans l’atelier d’une dentellière: la jeune femme utilise avec habileté fils, épingles et fuseaux pour produire ces merveilleuses dentelles qui viendront orner manches et corsages élégants.
Concentrée sur son ouvrage, elle se penche sur sa table à ouvrage, légèrement penchée pour faciliter son travail. Le décor est d’une extrême simplicité, rien ne vient donc détourner notre regard du sujet principal du tableau.
La manière dont les doigts tiennent les fuseaux nous fait comprendre combien l’art complexe de la dentelle nécessitait de précision. Les détails sont nombreux, on aperçoit même les fils tendus au-dessus de l’ouvrage.
La lumière arrive par la droite et éclaire doucement le front du personnage, une partie de son visage et son ouvrage. Elle accentue le contraste entre la sobriété du fond nu et les couleurs des étoffes et des fils. Le jaune du corsage est très lumineux, les fils rouges et blancs tranchent avec le bleu sombre du coussin à couture d’où ils semblent s’échapper.
À côté du coussin, un livre, très certainement une bible ou un livre de prières, renforce l’impression d’une vie de sérénité et de valeurs morales.
Le blanc du col met en relief la carnation du visage, et, si les vêtements sont assez simples, la coiffure est particulièrement soignée. C’est l’image d’une jeune fille consciencieuse, dans l’intimité de sa maison, que nous laisse ici le peintre.
Le savais-tu?
Les spécialistes pensent que Vermeer a utilisé une camera obscura pour réaliser ce portrait. Il s’agit d’une boîte qui permet, par un jeu de miroirs, de reporter sur un support en deux dimensions une scène en trois dimensions.
Sophie Roubertie
Actuailes n°168 - 29 novembre 2023
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