Dans la nuit du 9 au 10 décembre, la frégate française «Languedoc», qui croisait en mer Rouge, a abattu deux drones venus du Yémen.
Depuis quelques semaines, des navires de commerce liés étroitement ou non à Israël, sont régulièrement ciblés. Revendiquée par les Houthis, ce type d’attaque est loin d’être isolée et contraint le trafic commercial de la zone.
L’attaque des rebelles
Les Houthis, un mouvement rebelle du Yémen, ont pris directement part au conflit entre Israël et le Hamas à Gaza qui a éclaté le 7 octobre dernier. Alors que le mouvement évolue dans le Nord-ouest du Yémen, c’est-à-dire à plus de 2500km de la bande de Gaza, les Houthis ont trouvé un moyen de se battre: ils envoient des missiles et des drones sur les bateaux israéliens ou qui se rendent en Israël.
En particulier, les rebelles houthis visent certains porte-conteneurs. Ces gros et lents bateaux, qui sont faciles à viser, se dirigent vers le canal de Suez. Ils déchargent ensuite leurs marchandises dans les pays de la région, notamment Israël. Ce qui constitue pour le mouvement yéménite un soutien au pays ennemi qu’il faut donc réduire.
Face à cela, les pays alliés d’Israël se défendent ou défendent leurs alliés. En l’occurrence, des navires de guerre américains abattent régulièrement des missiles en vol, ou des drones. Et, dans cette fameuse nuit du 9 au 10 décembre, c’est le bâtiment français «Languedoc» qui a été visé.
La mer Rouge
Nous savions que toute la région – et même le monde entier – prenait part, directement ou non, aux négociations sur la fin du conflit à Gaza. Tous y ont un intérêt. Mais nous ne pouvons aujourd’hui ignorer l’action directe de certains acteurs comme les Houthis qui sont moins visibles. Ce groupe de rebelles est soutenu par l’Iran, qui finance leurs opérations et équipe les milices.
En parallèle de la guerre qui oppose Israël au Hamas, il y a donc une autre bataille que livrent les soutiens des uns aux soutiens des autres. Et c’est en mer Rouge qu’a lieu cette bataille. Elle est très importante pour le commerce mondial, avec au sud le détroit de Bab El Mandeb (et le Yémen) et au Nord le canal de Suez. En touchant des navires de commerce, c’est donc une partie du commerce maritime qui est touchée. Ils avaient d’ailleurs capturé un bateau israélien mi-novembre.
Ces affrontements opposent des États (Israël, États-Unis, etc.) contre des groupes armés (Hamas, Houthis, etc.). Les camps ne sont pas à armes égales. Pour l’heure, les plus forts sont les navires de guerre, comme la frégate «Languedoc» la nuit du 9 au 10 décembre. Espérons que la situation ne dégénère pas.
Abu Jibril
Actuailes n°169 - 13 décembre 2023
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