Chaque année des associations, telles Raoul Follereau ou l’Ordre de Malte, quêtent pour les lépreux.
Une journée mondiale est effectivement consacrée à la lèpre le 29 janvier.
Qu’est-ce que cette maladie?
La lèpre est une maladie infectieuse ancienne, mais toujours actuelle, liée à un bacille, le Mycobacterium lepræ. C’est un type de bactérie proche du bacille responsable de la tuberculose, par exemple.
Cette maladie touche encore plus de 120 pays tropicaux, avec environ 200000 nouveaux cas par an, particulièrement en Asie du Sud-Est. Depuis que l’OMS a mis un accent international pour positionner cette maladie comme problème de santé publique, le nombre de cas régresse. Cela se fait progressivement, du fait du temps d’incubation (écart entre la contamination et l’expression de la maladie), qui peut aller jusqu’à 20 ans et rend ainsi difficile le traitement rapide de tous.
Elle entraîne des difformités physiques importantes qu’on ne peut traiter.
Ainsi, historiquement, avant la découverte des antibiotiques, les populations atteintes étaient parquées à distance, de peur de la contagion, et s’organisaient en villages à part, lorsqu’ils étaient suffisamment nombreux.
La transmission et les signes
Ce bacille se transmet par les gouttelettes respiratoires comme la plupart des maladies connues, mais nécessite un contact rapproché et fréquent ou prolongé (plusieurs mois) pour être contaminant; ce n’est pas la grippe ou le covid!
Une fois le bacille transmis, il incube en moyenne 5 mois puis donne lieu à des signes cliniques qui permettent le diagnostic.
On retrouve ainsi:
– une atteinte de la peau sous forme de taches blanches, puis rouges, puis de nodules;
– une atteinte du système nerveux périphérique, entraînant une perte de sensibilité ou de force musculaire au même endroit que la lésion cutanée et pouvant aller jusqu’à des rétractions de membres paralysés, la cécité (si les yeux sont touchés, ce qui est fréquent). Le lépreux qui ne sent pas peut s’infecter ou se brûler plus facilement, d’où les complications cutanées fréquentes.
Le diagnostic est avant tout clinique, mais peut être confirmé par la mise en évidence de bacilles au microscope sur des fragments de peau relevés lors d’un frottis (on frotte la peau pour récupérer des parcelles à analyser)
Le traitement
Le traitement antibiotique, apparu dans les années 1940, a entièrement changé cette maladie, qui était auparavant incurable. Il consiste en une association de plusieurs antibiotiques spécifiques pour une période d’environ 6 mois (très similaire au traitement de la tuberculose, d’ailleurs). Il annule immédiatement le caractère contagieux, tout d’abord, et, s’il est pris tôt, permet de guérir sans séquelles. Il existe une thérapeutique moins lourde qui permet aux proches des personnes contaminées d’être soignées en prophylactique1, au cas où ils auraient déjà contracté le bacille, sans symptôme encore.
Vous l’aurez compris, cette maladie ne touche pas nos populations européennes, mais des populations en majorité très pauvres avec une nécessité de traitement lourd et couteux, et cela qui les sauve. D’où l’importance de ces associations qui se mettent au service de ces populations. Nous pouvons aider de chez nous, soit en donnant lors de la quête annuelle, soit en nous mettant au service de ces associations.
Dct Emmanuelle Fernex
Actuailes n°170 - 17 janvier 2024
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