Plus vite que le vent! Arkéa Ultim Challenge

Le 7 janvier dernier a été donné le top départ de l’Arkéa Ultim Challenge, course à la voile autour du monde en solitaire. 

 Dans l’Arkéa Ultim Challenge sont engagés six skippers et six trimarans gigantesques, les Ultim. Qu’ont-ils de particulier? Ce sont des bateaux qui volent… plus vite que le vent. 

Un défi ultime pour les skippers et les bateaux 

Les six skippers engagés devront parcourir environ 30000 kilomètres, soit les trois quarts de la circonférence de la Terre, en passant par les trois grands caps: Bonne-Espérance, Leeuwin et Horn. Ils devront aussi respecter une zone d’exclusion autour de l’Antarctique, pour éviter les icebergs. Le parcours est le même que celui du Vendée Globe, la célèbre course à la voile en solitaire, mais dans le sens inverse. Cela signifie que les skippers devront affronter les vents et les courants contraires, ce qui rend la navigation plus difficile et plus longue. Le premier à revenir à Brest sera le vainqueur. Le record à battre est de 42 jours, 16 heures et 40 minutes, établi par François Gabart en 2017. 

Les foils : des ailes pour voler 

Les Ultim sont équipés de foils, des appendices en forme d'ailes qui se déploient sous la coque du bateau. Ces foils permettent de soulever le bateau au-dessus de l’eau, en réduisant la traînée et en augmentant la vitesse (voir Actuailes n°64). C’est ce qu’on appelle le vol. Mai,s pour voler, il faut maîtriser les foils, qui sont très sensibles aux variations de vent, de vague et de poids. Les skippers doivent donc régler en permanence l’angle et la profondeur des foils, à l’aide de commandes électriques ou hydrauliques. Ils doivent aussi adapter leur trajectoire et leur allure, pour éviter les décrochages ou les surventes1. Le vol est un exercice délicat, qui demande beaucoup de concentration et de réactivité. 

Voler toujours plus vite 

Les trimarans de la classe Ultim sont capables d’aller plus vite que le vent. Comment cela est-il possible? Les voiles des bateaux ont des formes bombées à la manière de celles des ailes des avions. Quand les bateaux reçoivent le vent de travers ou par l’avant, les voiles jouent un rôle d’aile d’avion, qui rajoute à la poussée du vent une force propulsive au bateau. Par ailleurs, en avançant contre le vent avec une certaine vitesse, le bateau ressent davantage de vent: on parle de vent apparent, comme celui que vous sentez quand vous avancez à vélo. C’est la combinaison de ces deux facteurs qui permet aux bateaux d’avancer plus vite que le vent.