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«Le parti de Dieu» - Le Hezbollah et le conflit israëlo palestinien

16-01-2024 à 16:05:00

Le 8 janvier, un chef militaire du Hezbollah («parti de Dieu en arabe») a été tué lors d’une frappe israélienne dans le sud-Liban.  

 

Ce parti pro-iranien a pris part au conflit israélo-palestinien, luttant depuis le Liban contre son voisin du sud, l’État hébreu. Au prix de dizaines de morts. 

Genèse et motivation du Hezbollah  

Le Hezbollah est un parti politique et religieux créé il y a quarante ans, après l’invasion israélienne du Liban. Son objectif est de résister contre l’envahisseur. Il se dote dès lors d’une branche armée, et mène des attentats et prises d’otages. C’est à cette époque que le Hezbollah vise la France, lors d’un terrible attentat à Beyrouth en 1983 contre un immeuble abritant des dizaines de militaires français, dont 58 périrent (attentat du Drakkar). 

Depuis sa naissance, le mouvement politique oriente son action contre le voisin et ennemi israélien, lors notamment des guerres israélo-arabes. Et c’est précisément ce qu’il entreprend depuis le 7 octobre 2023, date de l’attaque du Hamas contre Israël. Saisissant l’occasion, le Hezbollah, face aux réactions israéliennes violentes, s’est engagé – bien qu’en demi-teinte – dans ce conflit. Un peu à la façon des Houthis, ces rebelles du Yémen, qui attaquent les intérêts israéliens (et ses alliés) depuis le sud de la mer Rouge (voir Actuailes n° 168). On parle de régionalisation du conflit. 

Et, comme les Houthis, le Hezbollah est un mouvement chiite, une des deux grandes branches de l’Islam. Ils sont financés et formés par l’Iran, qui fait office de parrain, voire de marionnettiste qui tire les ficelles de ses relais locaux.  

Au nom de quoi agit le Hezbollah? 

Fondé au Liban par des Libanais, le Hezbollah sert d’abord les intérêts de son pays, qui est très affaibli politiquement et économiquement. Au point que l’État ne tient plus grand-chose. La nature ayant horreur du vide, c’est ce parti équipé d’une branche armé puissante qui prend peu à peu les rênes.  

Mais il reste bien entendu à la botte de l’État chiite iranien. C’est bien ce qui gêne les grandes puissances occidentales, qui flairent derrière les manœuvres du Hezbollah le souffle de l’Iran sur les braises d’un conflit régional, voire mondial.  

D’une certaine manière, le Hezbollah permet également à certains pays arabes (Syrie, Irak dans une certaine mesure) de voir un parti fort s’engager contre l’ennemi commun israélien. Mais cet aspect s’efface à mesure que ces mêmes pays se rapprochent peu à peu de l’État hébreu, voulant éloigner la menace d’une énième guerre. 

Enfin, mais pas des moindres, le Hezbollah, comme son nom l’indique, s’en remet à Dieu. Son dirigeant, Hassan Nasrallah, invoque régulièrement son nom. Certains de ses discours ressemblent à s’y méprendre à des appels à la guerre au nom de Dieu. Autrement dit, on n’est pas loin des guerres de religion. 

Abu Jibril

Actuailes n°170 - 17 janvier 2024


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