Il y a cent ans, en février 1924, Alexandra David-Néel entrait incognito dans la capitale du Tibet. Une vie de rêves et d’aventures.
Jeunesse
Née en 1868 d’un père instituteur et d’une mère d’origine belge, elle se passionne très vite pour les civilisations orientales, jusqu’à se convertir au bouddhisme à sa majorité. D’abord cantatrice, ses jeunes années seront celles d’une artiste curieuse de tout, dans un monde en pleine transformation économique et sociale. Elle se marie en 1904 avec Philippe Néel, ingénieur en chef des chemins de fer tunisiens. Ce ne sera pas un mariage heureux: ils se séparent en 1911, mais continueront d’entretenir une relation épistolaire très suivie jusqu’à la mort de son mari en 1941. En 1912, elle décide de partir pour l’Inde. Elle a 43 ans.
Une Parisienne à Lhassa
Au pied de l’Himalaya, elle consacre quatre années à perfectionner sa pratique et sa connaissance de la religion, de monastères en ermitages. Elle y acquiert son nom de baptême (lampe de sagesse), qui devient aussi «un passeport» dans un monde très hermétique par nature et lui permet de rencontrer le treizième Dalaï-Lama. Elle effectue un premier séjour au Tibet en 1916; mais, face à l’impossibilité de rentrer dans une Europe en guerre, elle poursuit ses pérégrinations au Japon, en Corée, en Chine, en Mongolie, avant de revenir sur le Toit du Monde. Accompagnée d’un jeune moine dont elle fera son fils adoptif, elle entre finalement dans la cité de Lhassa en février 1924, déguisée en mendiante, avec pour effets personnels une boussole, un pistolet, et l’argent d’une éventuelle rançon. Elle sera pourtant déçue: elle pensait trouver une capitale religieuse, elle ne découvre qu’une ville marchande, sans autre charme que celui de braver l’interdit.
Postérité
Elle rentre finalement sur le Vieux Continent en 1925. Elle y reste douze ans, acquiert une maison dans le sud de la France et publie ses récits de voyage. Elle repart pour la Chine en 1937 pour étudier le taoïsme, et revient définitivement en France en 1946, à 78 ans. Surnommée la «femme aux semelles de vent», la Française Alexandra David-Néel est l’une des grandes exploratrices du XXe siècle. Voyageuse téméraire et infatigable, elle mourra en 1969 à presque 101 ans.
Le savais-tu?
Le Dalaï-Lama est le dépositaire vivant de la plus importante lignée de réincarnation dans le bouddhisme tibétain. À ce titre, il exerce un pouvoir temporel et spirituel sur tous les représentants de cette religion polythéiste. Jusqu’à l’annexion du Tibet par la Chine en 1959, il vivait dans son palais blanc et rouge du Potala, forteresse qui domine la ville de Lhassa.
Emmanuel
Actuailes n°172 - 14 févier 2024
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