Plus de quatre mois après l’attaque du Hamas en Israël, le conflit a été «régionalisé».
Presqu’aucun pays du Moyen-Orient n’y échappe. Ce 10 février, la situation était telle que l’Irak a de nouveau exprimé son souhait de voir partir les Américains de leur sol. Mais quel lien avec la minuscule bande de Gaza?
Comme une tache d’huile
Le foyer de violence que contient cette zone de quelques centaines de kilomètres carrés, soit l’équivalent de la métropole toulonnaise en France, consume peu à peu les pays voisins. Et les voisins des voisins. Par-dessus les passions qui se sont emparées du monde arabo-musulman comme une tache d’huile (qui ne manque pas dans la région), brûlent donc les flammes de la guerre.
Tour à tour victime et pyromane, chaque capitale alentour – Le Caire, Beyrouth, Bagdad, Damas, etc. – prend sa place. Un véritable échiquier géant se dessine. L’Iran, à l’Est de ce vaste Moyen-Orient, anime quelques marionnettes (Hezbollah au Liban, Houthis au Yémen, milices chiites en Irak) qui irritent profondément Israël et ses alliés. Mais qui donnent aussi du fil à retorde aux ennemis de l’État hébreu. L’Irak (ou Iraq) et la Syrie glissent ainsi sur cette pente huilée et brûlante, glissante et dangereuse.
Projet de guerre perpétuelle
Un drone américain a frappé une voiture abritant un haut responsable du Hezbollah, en plein de cœur de Bagdad, ce 8 février. Ce parti, que nous avons précédemment évoqué, avait déjà visé des soldats américains. Washington avait prévenu que des représailles seraient lancées contre ce groupe armé, en guerre contre Israël depuis des décennies, et qui prend donc part au conflit israélo-palestinien actuel.
Considéré comme terroriste, le Hezbollah déstabilise la région et empêche donc une certaine accalmie. Il ne permet en tout cas pas de parvenir à une solution pacifique. Et, comme lui, de toute part se multiplient les actions violentes en soutien au peuple palestinien. On a un peu l’impression que tout s’enchaîne: un foyer par ci (le Hezbollah), un foyer par-là (les Houthis), un autre là-bas (les milices populaires en Irak).
Cette superposition de violences, comme un millefeuille impossible à défaire, ne donne pas vraiment d’espoir à la paix. Même les Américains s’y emmêlent les pinceaux. Et certains voudraient même ne plus les voir en peinture…
Abu Jibril
Actuailes n°172 - 14 février 2024
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