Genre: comédie dramatique
Tout public
Dans la Provence de la fin des années 1960, Antonin doit mener un vieux cheval à Arles. Le film, drôle et mélancolique, est l’occasion de parcourir paysages et villages du sud de la France, jusqu’aux étendues majestueuses de la Camargue.
Antonin (interprété par Fernandel dont ce fut le dernier rôle) est employé dans une ferme. Il travaille depuis vingt-huit ans avec le cheval nommé Ulysse, qui est désormais trop vieux pour rester utile. Le fermier, patron du héros, demande donc à Antonin d’emmener Ulysse à la corrida à Arles, où le cheval «servira» une dernière fois pour le spectacle avant d’être abattu à la suite de ses probables blessures dues au taureau. Tout le monde considère ce cheval comme un simple outil. Mais le vieil Antonin sent bien qu’une relation d’affection véritable s’est nouée entre l’animal et lui. Il ne peut se résoudre au sort qui attend Ulysse. Finalement, l’homme et la bête entament ensemble un voyage rempli d’émotions contenues, dans une belle France méridionale.
À propos
En plus de nous montrer la vie, dure mais paisible, de la France rurale des années 1960, le film propose une réflexion sur la relation des hommes avec les animaux. Il semble que cette période ait été un point de basculement dans le ressenti collectif: plusieurs personnages font remarquer à Antonin qu’il ne va tout de même pas s’attacher à un cheval, même après vingt-huit ans passés à travailler ensemble, car ce n’est qu’une bête, presque une chose. On lui reproche sa sensiblerie, ce qui paraît très étonnant pour un spectateur d’aujourd’hui. En voyant cela, on mesure à quel point la société a désormais changé d’avis sur la question des animaux.
Le film parvient à montrer avec beaucoup de pudeur les sentiments qu’on peut éprouver envers un «simple» cheval, jusqu’à une scène finale déchirante par sa grande sobriété. On suit avec beaucoup de clarté le parcours de ce duo à travers la Provence, découvrant au passage les villages de Roussillon et de Cavaillon, Les Baux-de-Provence, les arènes d’Arles, et l’inoubliable Camargue.
La particularité du film est d’ailleurs que la quasi-totalité des scènes sont tournées en extérieur dans des décors naturels. Pour les spectateurs que nous sommes, c’est également un voyage dans le temps dans une France qui n’existe plus. Tout dans ce film respire la bonté, la délicatesse, le dévouement. Une magnifique histoire de tendresse.
Pleins feux sur le titre
Célèbre premier vers d’un poème de Du Bellay, le titre du film est ici repris dans la chanson créée exprès par le réalisateur Henri Colpi (paroles), le compositeur Georges Delerue (musique) et l’interprète Georges Brassens.
Marie Joncquez
Actuailes n°173 - 6 mars 2024
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