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Début du ramadan sur le continent

18-03-2024 à 09:14:44

Alors que le ramadan a débuté le 11 mars dernier, les communautés musulmanes vivent ce mois de prière et de jeûne de multiples façons, en faisant face à des préoccupations budgétaires importantes. 

C’est l’occasion de revenir sur les caractéristiques de ce pilier de la religion musulmane, via un tour d’Afrique de quelques pratiques.   

Le ramadan 

Ramadan est le nom arabe du 9e mois du calendrier lunaire islamique, mois durant lequel les musulmans croient que les premiers versets du Coran ont été révélés au prophète Mahomet par l’ange Gabriel. Alors que carême et ramadan se chevauchent cette année, et en dépit de durées distinctes (40 jours pour le carême contre un mois lunaire, soit 29 ou 30 jours, pour le ramadan), il est intéressant de noter certains points communs.  

Bien que les pratiques varient, le jeûne est au cœur des deux traditions avec, pour les musulmans, le fait de s’abstenir de manger, boire et fumer du lever au coucher du soleil. Ils prennent un repas matinal avant l’aube, appelé suhoor, et rompent leur jeûne par un repas du soir, l’iftar. Certains musulmans sont toutefois exemptés: les femmes enceintes, les personnes malades ainsi que les personnes en voyage.  

Le jeûne est censé faciliter cette période de réflexion et de spiritualité, mais aussi de charité et de partage avec les moins fortunés: visite des malades et des prisonniers, nourriture partagée avec les pauvres, enseignement théologique.  

Partage et dons malgré la flambée des prix  

Une pratique commune préalable est de procéder à un embellissement des mosquées : celle de Niamey, capitale du Niger, pays à 90% musulman, a fait l’objet de nouvelles peintures, de dons de tapis de prières ou de Corans et de remise en état de sa sonorisation, afin de toucher un maximum de fidèles lors des prêches nocturnes.  

C’est aussi, de la part des nantis et des commerçants, une période de dons envers les nécessiteux. Ainsi, au Tchad, cette générosité se matérialise par des dons de dattes, fruits et feuilles de moringa nécessaires à la préparation du «kopto» qui, par sa facilité de digestion, représente souvent le premier plat après la rupture du jeûne.  

En RDC, c’est le partage qui est mis en exergue: dans le Nord-Kivu, bien que minoritaires, certains musulmans n’hésitent pas à inviter des déplacés à leur table. En Côte-d’Ivoire, le «pot commun» permet de partager financièrement le fardeau et de s’assurer des moments communs.  

Aux Comores enfin, la tradition veut que les jeunes mariés invitent chaque soir pendant 30jours leurs amis et proches à partager l’iftar. Véritable défi financier, c’est bien l’honneur du foyer qui est en jeu dans cette pratique traditionnelle.  

Inflation galopante 

Ce ramadan est toutefois confronté cette année à une inflation qui inquiète: en Guinée-Conakry, une baisse des prix a ainsi été décidée à l’aube du mois de jeûne (prix plafonds concernant le riz, le sucre, le poulet et l’huile), préservant ainsi la tenue de moments de prières et de partage. Rendez-vous autour du 9 avril pour l’Aïd el-Fitr, rupture définitive du jeûne.  

Guillaume P

Actuailes n°174 - 20 mars 2024

 


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