Dans une étonnante mise en scène, le peintre espagnol met en valeur des fruits et légumes tout simples.
Une composition épurée
Ces fruits et légumes sont modestes. Un coing et un chou, suspendus par un fil, forment un arc de cercle avec un melon découpé́ et un concombre.
Les éléments de cette nature morte ne sont pas disposés dans des plats, mais dans une étonnante mise en scène, sur la surface froide et dure de la pierre et un fond uni, comme dans une niche, ou une scène qui mettrait en valeur le contenu. Chaque aliment est isolé, dans une sobre composition.
Un réalisme proche du trompe-l’œil1
L’ensemble est éclairé d’une lumière intense, comme artificielle. D’une précision presque photographique, le réalisme de la scène est proche du trompe-l’œil, portrait vivant de ces produits de la nature. Le concombre, posé en équilibre sur un parapet, crée une ombre portée, accentuant la profondeur de la scène.
Les fils, dont on ne sait où ils se rattachent, rappellent les garde-manger: certains aliments étaient accrochés afin d’éviter que des animaux ne les mangent.
Le fond est d’un noir profond. Seulement noir, ce qui permet un contraste avec les couleurs: orange du melon, jaune du coing, vert des peaux et du chou. Rien d’autre n’attire notre regard que ces végétaux offerts à notre contemplation.
Quel est le sens de cette nature morte? Le melon est parfois utilisé comme symbole du plaisir, mais les autres fruits et légumes représentés n’ayant pas une symbolique très marquée, il est difficile de tirer une conclusion sur le sens, caché peut-être, de ce tableau. Un hommage à la Création?
Sophie Roubertie
Actuailes n°176 - 15 mai 2024
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