La procession de la Fête-Dieu

La Fête-Dieu est l’occasion de manifester publiquement la vénération pour Jésus-Christ réellement présent dans l’Eucharistie sous les apparences du pain et du vin.  

Selon une tradition qui remonte au Moyen Âge, la messe est suivie par une procession, où le Corps du Christ est porté solennellement à travers les rues que la population a décorées.  

Les reposoirs 

Plusieurs haltes – appelées «reposoirs» – sont aménagées sur le parcours de la procession, où le Saint-Sacrement est déposé pour y être adoré et acclamé. Elles sont ornées de fleurs. 

Au début, on portait le Saint-Sacrement dans une sorte de tour ouverte sur quatre côtés. Vers la fin du Moyen Âge, l’usage s’imposa de l’exposer dans un ostensoir en forme de soleil, en métal précieux. 

La procession manifeste la présence du Christ au milieu de son peuple. Elle nous permet d’adorer notre Créateur et Seigneur, d’aimer et de remercier notre Sauveur. Dans plusieurs régions catholiques du monde – comme autrefois en France – les autorités civiles, les représentants des corps de métiers, des institutions, etc., participent à la procession pour manifester au Dieu Eucharistie les hommages publics et officiels de la société tout entière.  

Louange à Dieu 

La procession de la Fête-Dieu s’accompagne de chants de louanges. Citons le début de la séquence «Lauda Sion» composée par saint Thomas d’Aquin (1225 -1274): 

«Sion» est un autre nom de Jérusalem, la ville sainte d’Israël. Nous, chrétiens, sommes le peuple de Dieu préfiguré par l’ancien Israël. Les Israélites portaient en procession l’Arche d’alliance – coffre doré contenant les tables des dix commandements donnés par Dieu à Moïse – qui symbolisait la présence de Dieu parmi eux. L’Arche s’avançait, portée par des lévites, au milieu d’un nuage d’encens, au son des instruments de musique, des chants et des acclamations du peuple. Comme dit Dom Guéranger: «Nous avons, nous chrétiens, un trésor autrement précieux, car dans l’Eucharistie nous possédons Dieu lui-même. Soyons donc saintement fiers de lui faire escorte.» 

La Fête-Dieu est le jeudi qui suit l’octave de la Pentecôte, donc le jeudi après la fête de la Trinité, le jeudi 30 mai cette année. En France, depuis le Concordat de 1801, la Fête-Dieu est solennisée le dimanche suivant pour la majorité des fidèles catholiques. 

Fr. Antoine-Marie 

Actuailes n°177 - 29 mai 2024