Le déjeuner des canotiers– Pierre-Auguste Renoir (1841 – 1919)

Quelques amis se retrouvent dans un restaurant au bord de la Seine, la Maison Fournaise, à Chatou. Renoir nous offre un hymne à l’amitié et à la joie d’être ensemble.  

Une composition soignée  

La scène se passe au bord de l’eau. Derrière les hautes herbes, sous le store à rayures, on aperçoit des bateaux.  

Le repas tire à sa fin. Sur la table, comme en une nature morte, les verres sont vides (admire le travail sur la transparence), les bouteilles sont loin d’être pleines, il reste quelques miettes et des fruits. La nappe, qui semble blanche, est en fait une subtile harmonie de gris, jaunes, bleus…Les convives sont passés à autre chose et conversent. À gauche, une jeune fille joue avec son chien, posé à même la table.   

Insouciance et joie 

L’artiste nous invite à goûter l’insouciance, la joie des relations 

Si certains hommes portent costume et haut-de-forme ou chapeau melon, la tenue est nettement plus décontractée pour d’autres, chapeau de paille et maillot de corps. Le sentiment de liberté est très présent, rien n’est guindé dans les attitudes, un homme est assis à califourchon sur sa chaise, un autre s’appuie sur la rambarde.  

Les femmes ont soigné leur tenue: elles ont de jolies robes, des cols de dentelles et des chapeaux fleuris. Dans certains regards, il y a un peu de coquetterie, de désir de plaire, avec simplicité. Regarde chacun des visages: ils expriment des caractères différents. Renoir a d’ailleurs représenté dans cette scène nombre de ses amis. 

Un hymne aux joies simples et à l’amitié   

Les couleurs sont vives, la palette variée, le peintre joue avec la lumière, sur la nappe, les visages et les vêtements, pour composer un tableau d’où se dégage la joie de vivre, l’insouciance d’une journée au grand air et la joie d’être ensemble. Se retrouver le temps d’un repas, discuter, ces aspects simples de l’existence font partie du plaisir toujours renouvelé d’un temps partagé.  

Sophie Roubertie

Actuailes n°178 - 12 juin 2024