La semaine dernière, à l’occasion de la présentation d’un rapport aux institutions européennes, Mario Draghi a fait un bilan très morose de l’état de l’économie européenne, et a signifié sa forte inquiétude pour les années à venir.
Mario Draghi sait de quoi il parle, puisqu’il a été président de la Banque centrale européenne pendant près de 10 ans.
Rôle de la Banque centrale européenne
La BCE, comme on l’appelle, a pour rôle d’émettre la monnaie de l’Union européenne, de maintenir la stabilité des prix et de contrôler les grandes banques européennes. Monsieur Draghi est donc un fin connaisseur de l’économie européenne, et il tire aujourd’hui la sonnette d’alarme: des réformes profondes sont nécessaires.
Les constats
En ce début de siècle, l’Europe a vu baisser sa production industrielle. Elle a raté le virage économique que devait permettre Internet, elle est en train de passer à côté des opportunités de la «révolution numérique»… Pendant ce temps, ses concurrents ont travaillé dur, et le pouvoir d’achat des Américains est maintenant deux fois plus important qu’en Europe, si l’on compare à l’an 2000.
Très fortement engagée pour son économie, elle s’est endettée pour encourager la consommation de ses citoyens, elle a cherché à être très concurrentielle en faisant venir de la main-d’œuvre étrangère et en délocalisant une grande partie de ses usines hors de ses frontières… Le bilan est donc difficile à accepter. En effet, cette baisse de l’économie va forcer les États à réduire encore leurs services publics (Poste, transports, hôpitaux, sécurité...) et ce sont les habitants qui devront vivre avec moins d’argent, voir leurs retraites se réduire et rembourser la dette accumulée.
Quelles conclusions ?
Plusieurs conclusions peuvent être tirées de ces révélations. Il est peut-être encore temps de faire machine arrière et de repenser ces choix autour du bien commun; questionner l’accueil immodéré des immigrés, une économie fondée sur le tourisme plutôt que sur la production industrielle, un modèle social reposant sur les aides systématiques sans juste discrimination… Mais il faut le décider rapidement.
Cela doit aussi nous amener à réfléchir sur l’Union européenne. Alors que son évolution vers un modèle supranational, qui nie les réalités des nations, a été motivée par le besoin de créer une économie forte pour faire face aux États-Unis et autres puissances économiques asiatiques, c’est une autre réalité qui apparaît : c’est bien l’UE qui, en plus d’une immigration débridée, d’une insécurité grandissante et de l’affaiblissement des services publics, nous contraint à la paupérisation.
Enfin, ce triste constat peut nous encourager à réfléchir à la place réelle que doit prendre l’économie, et le confort qu’elle permet, dans nos priorités. À chaque élection se lève le même débat: doit-on privilégier un programme économique ou une véritable vision politique au service de la nation? Ces révélations pourraient apporter un éclairage décisif.
Actuailes n°179 - 18 septembre 2024
Actuailes 2025 © Tous droits réservés. Conditions d'utilisation with & by Website-modern - Se connecter