facebook logo Twitter logo

facebook logo Twitter logo

Logo Header
Télécharger dernier numéro
Les Européens face aux impôts

Les Européens face aux impôts

01-10-2024 à 12:21:00

Les pays d’Europe connaissent depuis quelques mois d’importants mouvements de capitaux et de personnes qui cherchent à se protéger de futures hausses d’impôts liées aux problèmes de quelques pays. 

En Europe, de nombreux États ont une économie bien dirigée, sans dette publique excessive; ils ne prélèvent donc que des impôts «raisonnables» sur leurs habitants; ainsi, la République tchèque ou la Pologne qui ont une industrie réputée et peu de dette. Également bons élèves, les Pays-Bas et le Luxembourg sont de petits États bien administrés, tout comme les grands pays scandinaves, dont la Norvège, qui profite d’importants revenus pétroliers, mais aussi la Suède, qui a fortement réduit ses déficits publics en 20 ans.  

Les États moins bien gérés 

Par opposition, beaucoup de pays européens sont très mal régis depuis des décennies et leurs déficits importants les obligent à taxer toujours plus leurs habitants et leurs entreprises. Parmi ceux-ci, la Belgique, l’Italie, la Grèce, l’Espagne, et bien sûr… la France.  

Or la dissolution de l’Assemblée nationale française et le déséquilibre politique ont déclenché la panique chez les personnes fortunées. Elles craignent une explosion des impôts sur les hauts salaires ou les ventes d’entreprises. Tandis que les classes moyennes redoutent une saisie partielle des assurances-vie où elles mettent leurs économies.  

Les réactions 

Les épargnants commencent souvent par ouvrir un compte bancaire dans un pays sûr, afin de payer moins d’impôts et cet argent ne pourra pas être saisi en cas de faillite de l’État français.  

D’autres habitants choisissent de déménager vers un pays plus favorable. Ainsi, le malheur de l’économie française fait le bonheur des acteurs de la finance au Luxembourg (la population française y a doublé en 15 ans), et bien sûr en Suisse, où le nombre des Français a augmenté de 50% en 10 ans. De même, le Portugal a su attirer 40000 Français, parmi lesquels de nombreux retraités aisés qui profitent d’un régime fiscal de faveur.  

De son côté, la discrète Belgique sait depuis longtemps attirer les très grandes fortunes françaises grâce à son régime favorable sur les hauts patrimoines. Nouvelle venue dans le top5 des expatriations fiscales, l’Italie attire beaucoup de riches avec sa combinaison de «dolce vita» et du régime «neo residenti» qui ne taxe que très légèrement les nouveaux réfugiés fiscaux.  

On notera que le Royaume-Uni ne figure plus dans les destinations préférées des cadres à haut revenu ou des gros patrimoines. En effet, le pays a perdu de son intérêt pour les salariés français depuis le Brexit. Mais aussi, la majorité de gauche élue cet été a décidé de supprimer le «non-domiciled regime», un avantage fiscal accordé depuis longtemps aux très grandes fortunes. Celles-ci se reportent donc vers les pays mentionnés plus haut. 

On le voit, la mauvaise gestion économique d’un pays finit toujours par des hausses d’impôts. Mais, dans un monde où les personnes très aisées peuvent déménager facilement, qui restera-t-il sur place, afin de payer ces impôts? La solution n’est-elle pas plutôt dans une baisse des dépenses des États? 

Siegfried

Actuailes n°180 - 2 octobre 2024

 


3 votes


Imprimer